Sœur Jeanne-d’Arc Marquis
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole. » (Lc 1, 38)
Le 23 avril 2017, sœur Jeanne-d’Arc Marquis,
en religion M.-Cécile-Émilia,
est entrée à la maison du Père.
Elle avait 95 ans dont 61 de profession religieuse.
Née à l’Île-Verte, Québec, elle était la 10e des 15 enfants
de Luc Marquis et d’Émilia Lévesque.
Lorsque Jeanne-d’Arc vient au monde, dans la paroisse St-Jean-Baptiste, déjà cinq filles et quatre garçons la précèdent, le troisième étant décédé à 6 mois. Elle sera rapidement suivie de trois filles et deux garçons. Le père est fermier. Elle grandit dans ce milieu honnête, fervent catholique, où chacun fait profiter l’autre de ses talents. La nature est belle, sur les bords du Bas-St-Laurent, comme en témoignent aujourd’hui les touristes:
« À l’Île Verte on se fait raconter la mer, la mer bleue en été, la mer turquoise à l’automne, la mer glacée en hiver, la mer qui baigne dans la lumière de la lune ou celle du soleil couchant. »
Alors que les enfants quittent le nid familial à tour de rôle, Jeanne-d’Arc reste au foyer pour prendre soin de sa mère malade, même si elle a, plus jeune, ressenti l’appel à la vie religieuse. Elle ajoute, aux travaux domestiques, celui de la couture. Après le décès de sa mère, elle sollicite son admission chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, où deux de ses sœurs l’ont précédée. Elle est âgée de 33 ans. À sa prise d’habit, elle reçoit le nom de sa sœur entrée chez les Sœurs du Saint-Rosaire et celui de sa mère: Cécile-Émilia.
Pendant 16 ans, assignée à la salle de couture du noir de la maison mère, sœur Cécile-Émilia marque les novices par son accueil, sa bonhomie, son humeur taquine. Nommée ensuite au couvent de Ste-Martine, elle y demeure durant 37 années. Elle y exerce un service joyeux, pacifique, attentif, généreux auprès de ses sœurs comme couturière, coiffeuse et chauffeur.
Pensant à ces années, sœur Jeanne-d’Arc confie: « J’ai ouvert largement mon cœur en prodiguant mes soins à toutes mes sœurs. J’aime beaucoup la campagne. La belle rivière et les beaux couchers de soleil font mon bonheur. Je loue le Seigneur pour tant de bienfaits. Souvent nous avons le goût de chanter: ‘Que tes œuvres sont belles, que tes œuvres sont grandes, Seigneur! Tu nous combles de joie!’ C’est mon chant préféré! »
A 88 ans, sœur Jeanne-d’Arc arrive à la maison Jésus-Marie où sa sœur aînée, Juliette, est alitée. Se déplaçant en chaise roulante, elle trouve les moyens de lui rendre mille services. Fidèle au ministère de la prière qu’on lui a confié, sœur Jeanne-d’Arc demeure sereine, ouverte au présent, proche des gens. Lucide presque jusqu’à la fin, elle assume son état, nourrie dans la confiance renouvelée de la présence du Seigneur. Sœur Jeanne-d’Arc peut maintenant voir le Seigneur, s’imprégner de la beauté de son Dieu!