Sœur Aline Giguère

« Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en toi. »

 (S. Augustin, Les confessions)

 

Le 6 août 2021, sœur Aline Giguère,

en religion M.-Irène-de-la-Trinité,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 85 ans, dont 64 de profession religieuse.

Née à Montréal, Québec, elle est la 4e

des six enfants de Roger Giguère et d’Alberta Blais.

Aline est jeune lorsqu’elle connaît les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie puisqu’elle fréquente l’école des Saints-Anges à Montréal jusqu’à sa 9e année puis l’École Normale de Valleyfield, toutes deux dirigées par les SNJM. Munie de son diplôme supérieur d’enseignement, elle entre au noviciat de cette congrégation dès juillet 1955. Elle a 19 ans.

Nommée M.-Irène-de-la-Trinité, du nom de sa sœur aînée, sœur Aline commence à enseigner en 5e année du primaire à l’école Saint-Anselme. Après son juniorat, elle est désignée successivement comme professeur de catéchèse et de français pour la 8e année à Saint-Sauveur, les 10e, 11e, et 12e années à Charlemagne, à la régionale Le Gardeur et à la polyvalente Jeanne-Mance à Montréal. Elle est aussi responsable d’activités : folklore, éducation physique, Club des jeunes naturalistes, J.E.C. (Jeunesse étudiante catholique) et pastorale. Tout en enseignant, elle poursuit des études : elle obtient des baccalauréats en Pédagogie, ès arts et en Administration. L’expérience de sœur Aline peut maintenant lui servir à la direction des Pensionnats d’Outremont et du Mont-Jésus-Marie, comme adjointe à la direction de l’École secondaire de Saint-Lambert et de nouveau à la direction du Mont-Jésus-Marie.

Dans son travail, sœur Aline, femme très droite, capable d’écoute, fait preuve d’intelligence et de jugement pratique face aux situations difficiles. Son goût raffiné et le sens de la fête ajoutent une note bien personnelle à son leadership.  L’inquiétude constante de sa santé dessert son efficacité et met un frein à ses relations interpersonnelles.

À l’âge de la retraite, sœur Aline demeure très proche de sa famille. Elle poursuit son action comme attachée à l’administration des institutions privées SNJM et membre de corporations. Après deux années sabbatiques, elle s’adonne au service de familles, assure du bénévolat auprès des personnes aînées du Carrefour Victoria, aide à la liturgie et au partage de la Parole.

En 2014, elle est reçue à l’infirmerie de la Maison Jésus-Marie. Tout en s’intégrant difficilement aux cadres communautaires, sœur Aline est soucieuse des droits individuels et exprime facilement sa reconnaissance. Jusqu’à la fin, elle demeure très personnelle dans ses décisions : ainsi, elle refuse des soins qui pourraient la soulager et meurt en toute lucidité, consciente d’aller à la rencontre de son Seigneur qui l`a sans doute accueillie dans sa joie sans fin.