Rencontre inspirante sur « L’eau à l’ère contemporaine »

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Les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) ainsi que les coopérantes SNJM ont vécu un moment fort de réflexion et de dialogue lors d’une rencontre le 15 novembre dernier, à la Maison Jésus-Marie (MJM).

Comprendre l’impact du numérique sur l’eau

Simon Lantz, partenaire au comité Justice et Paix SNJM Québec

Sous le thème « L’eau à l’ère contemporaine », Simon Lantz, partenaire au comité Justice et Paix SNJM Québec, a exploré les effets méconnus des téléphones intelligents, de l’Internet, de l’informatique et de l’intelligence artificielle (que l’on désigne généralement par usage numérique) sur l’eau et l’environnement. Grâce à des exemples concrets et accessibles, il a réussi à rendre visibles des conséquences souvent ignorées :

  • une simple recherche web pouvant équivaloir à la consommation d’une bouteille d’eau
  • les immenses centres de données, souvent sans fenêtres, dont les systèmes de refroidissement exigent des quantités d’eau considérables. Le cas du centre de Google en Iowa a particulièrement frappé l’assistance. Ce dernier a consommé plus de trois milliards de litres d’eau en 2022.

Défaire les mythes du « numérique écologique »

Cette présentation, dépourvue de ton culpabilisant, a suscité une forte participation des religieuses. « Tout le monde a appris quelque chose », souligne Sr Lise Gagnon, membre du comité Justice.

Les exemples présentés ont permis de déconstruire une croyance répandue : le numérique n’est pas toujours plus écologique que les solutions papier.

Un échange profond sur notre relation à la Création

Après la pause, Simon a poursuivi la rencontre avec les coopérantes SNJM. La réflexion s’est approfondie autour d’une question essentielle : « Comme être humain, sommes-nous au sommet de la Création ou en faisons-nous partie? »

Cette discussion a ouvert un espace où perspectives contemporaines et fondements religieux se sont rencontrés. On a rappelé l’évolution des mentalités, autrefois centrées sur une vision de domination de la Création, aujourd’hui remplacée par l’approche de Laudato Si’, qui met de l’avant l’interdépendance et la responsabilité commune.

L’actualité du niveau critique du fleuve Saint-Laurent, compensé cet été par l’ouverture de vannes des Grands Lacs, illustre bien l’urgence d’adopter un mode de vie plus respectueux de l’eau. Ce fait a détruit le mythe que le Québec n’a pas de problème d’eau.

Engagement durable des SNJM

Depuis l’adoption de leur prise de position collective sur l’eau en 2008, les SNJM demeurent engagées dans la cause environnementale et la démarche de l’écologie intégrale.

Prochaine rencontre

La prochaine rencontre réunissant les sœurs SNJM et les coopérantes aura lieu en mai 2026. Sofia Ranke-Farro, partenaire membre du comité Justice et Paix, partagera ses connaissances sur la traite humaine. Elle a d’ailleurs ouvert la rencontre de novembre en partageant une courte vidéo sur la participation d’une délégation à la Marche mondiale des femmes 2025, sujet traité dans un autre article.

Sofia Ranke-Farro, partenaire membre du comité Justice et Paix

Quelques mesures simples pour aller plus loin

 Pour réduire l’impact environnemental de son usage numérique, voici quelques pistes :

  • Supprimer régulièrement les courriels inutiles ou anciens (infolettres, pourriel, pièces jointes volumineuses). Cela réduit la charge de stockage et le travail des serveurs.
  • Limiter les pièces jointes lourdes ou utiliser des liens de partage plutôt que d’envoyer un document en grand format.
  • Pour les requêtes de recherche ou l’usage d’IA : se poser la question « est-ce nécessaire ? » avant de lancer une requête importante. Trouver des solutions moins gourmandes si possible.
  • Réduire la qualité ou la résolution lorsqu’on diffuse des vidéos ou effectue des recherches lourdes si la haute qualité n’est pas nécessaire.
  • Choisir des fournisseurs de services numériques (courriel, infonuagique « Cloud ») qui s’engagent à utiliser de l’énergie renouvelable ou des centres de données plus efficaces.
  • Débrancher ou mettre en veille les appareils (ordinateurs, routeurs) quand on ne les utilise pas — l’informatique en veille consomme aussi.
  • Allonger la durée d’utilisation de ses appareils (éviter de changer trop souvent de téléphone intelligent/ordinateur) et recycler les anciens. L’empreinte liée à la fabrication et au transport est considérable.
  • Sensibiliser autour de soi à la « sobriété numérique » : expliquer que numérique ne veut pas dire gratuit en ressources écologiques.
  • Organiser un « nettoyage numérique » (réduction des données stockées, suppression des comptes inutilisés).

Deux sites référence

Pour adopter des pratiques de « sobriété numérique », découvrez quelques pistes avec ces deux sites référence :

  • Hydro‑Québec — Pollution numérique | Hydro-Québec
  • Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, France) avec cet article « En France, les centres de données consomment autant d’eau qu’une ville » Les Numériques