Sœur Marcelle Leclerc

« D’un cœur simple et joyeux, Seigneur, j’ai tout donné. » (Ps 131 – I. 1)

 

Le 23 août 2020, sœur Marcelle Leclerc,

en religion M.-Charles-Albert,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 92 ans dont 69 de profession religieuse.

Née à L’Isletville, Québec, elle était dernière des 20 enfants

de Léonius, dit Nilus, Leclerc et de Marie Deschênes.

 

Marcelle naît dans une famille d’inventeurs industriels. De pères en fils la manufacture s’est développée, d’usine à bois, on se spécialise successivement: fabricants de produits pour usines à chaussures, ameublements d’église, crochets pour fenêtres à bascule, bains à moutons sur roues, métiers à tisser dont on renouvelle le type. Au moment de la naissance de Marcelle, la famille habite les 2e et 3e étages avant d’une grande usine près du chemin de fer de L’Islet, usine familiale renommée dans la production de métiers à tisser.

Frères et sœurs fréquentent l’école du rang organisée et logée dans la maison paternelle. Marcelle a 10 ans lorsque sa mère décède. L’année suivante, sa 5e année primaire terminée, elle va pensionnaire au Maplewood à Waterloo, dans les Cantons de l’Est. L’aînée de ses sœurs, qu’elle n’a pas connue à la maison, Adèle, y est religieuse des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. À 19 ans, Marcelle, après son cours Lettres-Sciences, fréquente l’Institut de Pédagogie familiale d’Outremont. Elle a 21 ans à son entrée au noviciat, sur les traces d’Adèle, sœur Léonius-Marie, et de Rachel, sœur M.-Annette-Marcelle. A sa prise d’habit, Marcelle reçoit le nom de sœur M.-Charles-Albert.

Les dix premières années d’enseignement de sœur Charles-Albert se déroulent au cours primaire, de la 2e année à la 8e année, aux pensionnats d’Hochelaga, Valleyfield et Outremont. Auprès des jeunes, elle anime aussi la Croisade Eucharistique. Puis, après trois ans d’études en radiologie, et un an comme responsable des élèves au Pensionnat du Saint Nom de Marie, sœur Marcelle est nommée responsable communautaire des missions. Ce service l’amène à voyager sur trois continents, fait appel à ses qualités de présence fraternelle, clairvoyance, ouverture, polyvalence, disponibilité, capacité d’adaptation et de foi. Sœur Marcelle voit aussi à la santé des missionnaires et à leur ressourcement. Son mandat durera sept ans. Les années suivantes, rattachée à la résidence Côte-des-Neiges, sœur Marcelle profite d’un temps d’études universitaires.

Lorsqu’elle revient auprès des étudiantes du Pensionnat du Saint Nom de Marie, elle enseigne l’économie domestique, la céramique, et est responsable de l’audio-visuel, tout en partageant la vie communautaire de la résidence Isabella, puis de la résidence Rose-Eulalie. Ce travail où elle excelle totalise 23 années. L’an 2000 la retrouve à la Maison mère, où elle est responsable de la maintenance et des communications audio-visuelles. Facile d’accès, habile, expéditive, on recourt facilement à elle.  Lors de l’ouverture de la Maison Jésus-Marie à Longueuil, elle y est chauffeur pour les voyages en auto et chargée des achats pour le bureau et l’infirmerie, tout en résidant à Boucherville, avant d’être rattachée à la résidence St-André en 2009. En 2013, c’est au tour de Sœur Marcelle d’être reçue à l’infirmerie. Lentement la maladie progresse mais sœur Marcelle demeure « facile à vivre, discrète sur elle-même, réservée, respectueuse des autres et généreuse. »

Lorsque le Seigneur lui fit signe, elle était prête pour le grand départ.