Sœur Françoise Angers 

« Dieu nous a aimés le premier» (1 Jean 4, 19) 

 

Le 2 août 2024, sœur Françoise Angers, 

en religion M.-Thérèse-d’Avila, 

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection. 

 

Elle avait 86 ans, dont 64 de profession religieuse. 

Née à Montréal, au Québec, elle était l’aînée des 5 enfants

de François-Albert Angers et de Gisèle Lemyre. 

 

Françoise grandit dans un milieu où la lecture et la musique sont à l’honneur. Son père enseigne l’économie politique à l’école des Hautes Études commerciales (HEC) de Montréal. À la maison, nous dit Françoise, « il était d’une sévérité excessive. Ma mère, musicienne, essayait d’adoucir l’atmosphère. Le soir, elle nous rassemblait pour la prière. Femme d’avant son temps, elle nous faisait lire la liturgie du jour dans le gros missel Gaspard Lefebvre.»  

Françoise commence ses études au couvent de Longueuil. Elle les poursuit au pensionnat de Saint-Lambert puis au Collège Jésus-Marie. Ce sont tous des établissements dirigés par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). «À quinze ans, amoureuse d’un homme de 30 ans, je réalise mon amour impossible, j’en souffre beaucoup et me tourne vers Jésus et Marie. Une expérience spirituelle foudroyante au moment d’une communion eucharistique me rend évident qu’aucun homme ne pourrait me donner cette joie. »   

Elle est détentrice d’un baccalauréat ès arts à 20 ans. Attirée par la contemplation, Sr Françoise est convaincue que sa santé ne lui permettrait pas ce genre de vie. Elle entre au noviciat des SNJM, communauté enseignante qu’elle connaît bien, mais dont l’œuvre ne l’attire pas.

Ses années de formation lui sont pénibles. Elle croit traverser la nuit des sens. Sa première profession se fait dans l’angoisse. Pendant 10 ans, sœur Thérèse-d’Avila enseigne les classes de 10e et 11e secondaire, changeant de pensionnat chaque année. Elle s’épuise physiquement et psychologiquement. Elle est alors traitée en psychiatrie. Après un temps de repos et de récupération, sœur Françoise aide à la bibliothèque de la maison mère : elle a trouvé sa voie! 

C’est à l’Épiphanie que sœur Françoise pourra s’épanouir. Le pensionnat fermant ses portes pour devenir maison pour les sœurs retraitées, elle veut rester au service de la population. Le projet : ouvrir une bibliothèque « succursale » de la bibliothèque centrale de la Mauricie. Sous la poussée de sœur Bérengère Laplante et avec l’aide des sœurs de la maison, sœur Françoise s’y investit complètement et c’est un succès. Elle y œuvre pendant 15 ans.

Quarante ans plus tard, en 2013, la municipalité voulant exprimer son admiration à l’une des pionnières baptise la bibliothèque du nom de « Bibliothèque Françoise Angers ». Le nouvel édifice contient alors 30 000 volumes dont bénéficient les lecteurs de tous les âges de la ville de l’Épiphanie. Cet hommage est pour sœur Françoise le couronnement de sa carrière.  

Soulignons que Sr Françoise aimait chanter et connaissait toutes les paroles des chants canadiens et des cantiques. Après des services communautaires principalement aux bibliothèques des couvents de Valleyfield, Sainte-Martine et Sainte-Émélie, Sr Françoise dont la santé était déjà fragile, se retire à l’infirmerie de la Maison Jésus-Marie (MJM). Elle s’adonne alors avec ferveur au ministère de la Prière, préparant la grande rencontre avec le Dieu de son amour.