Sœur Armande Thouin
« Père, entre tes mains je remets ma vie. » (Luc 23, 46)
Le 2 septembre 2024, sœur Armande Thouin,
en religion Marie-Télesphore,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 93 ans, dont 72 de profession religieuse.
Née à Repentigny, au Québec, elle était la 12e des 13 enfants
de Télesphore Thouin et de Couramence Lareault.
La ferme familiale, située non loin de l’église, s’adonne à la culture spécialisée de l’oignon vendu en gros. On y élève des vaches, des poules, quelques moutons et on cultive un jardin pour nourrir la famille. Toute jeune, Armande apprend l’entraide fraternelle. Ensemble, on travaille, on se divertit et on prie : messe du matin, récitation quotidienne de la prière du soir et du chapelet. La visite doit attendre la fin de cette activité familiale.
Armande fréquente l’école du village dirigée par deux laïques. Après sa 6e année primaire, elle est pensionnaire trois ans à l’Épiphanie, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.
Le désir de la vie religieuse se précise chez Armande. En visitant ses tantes, elle a connu des communautés religieuses. Sa préférence va vers les SNJM, chez qui elle entre à 19 ans. À sa prise d’habit, Armande reçoit le nom de son père : Marie-Télesphore. Après les années de formation, elle est nommée pour l’enseignement aux petits de la 1re année primaire. Ses succès l’y gardent pendant 27 ans, principalement à Saint-Jean-de-Matha, où elle rayonne par son humour, son dévouement, son attention aux besoins.
Un feu à l’école détruit tout son matériel didactique : quelle épreuve! Suis un accident d’automobile où sœur Armande, victime, est complètement défigurée. La réadaptation dure un an. Sœur Armande revient à l’enseignement pour une dernière année. Face à la restructuration scolaire ministérielle, les enseignantes doivent quitter Saint-Jean-de-Matha.
Sœur Armande, disponible à la volonté du Seigneur, reçoit un appel téléphonique de sa sœur : un curé de Laval cherche une cuisinière. C’est le signal! Les autorités acceptent. Les 18 prochaines années, sœur Armande est ménagère et cuisinière principalement au presbytère Saint-Gilles. Elle aime ce service et le remplit de bon cœur. Après Saint-Gilles, elle se dévoue à Saint-Fabien, l’Assomption, Val-Morin et Bourget. Pendant le lock-out, elle va à la maison-mère, et aide à la coiffure, à la réception, au secrétariat.
Sa communauté d’attache est successivement Charlemagne, Albani et Saint-André, avant que soit venu le temps de se retirer à la Maison Jésus-Marie. Où elle pourra encore plus facilement « cultiver sa grande dévotion à la Sainte Vierge et continuer de réciter fidèlement l’Office divin, le matin, les petites Heures après le dîner, de préférence à la chapelle et Vêpres à la tombée du jour ». Elle a 93 ans lorsque le Seigneur vient la chercher.