Journée mondiale contre la traite des êtres humains

En ce 10e anniversaire de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, l’ONU met l’accent sur la traite des enfants reconnaissant que cette question n’a pas été abordée d’une façon efficace au cours des dernières années.

Pourtant, «les enfants sont deux fois plus susceptibles que les adultes d’être victimes de violences au cours de la traite», relate le rapport mondial sur la traite des personnes de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). On constate également que les filles sont touchées d’une façon disproportionnée.

La traite des enfants prend diverses formes : l’exploitation sexuelle, l’exploitation par le travail forcé, la traite à des fins d’adoption illégale, l’enrôlement dans les forces armées, la violence, la criminalité, la mendicité de même que l’exploitation en ligne. Dans sa campagne sous le thème «Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes», l’ONU souligne d’ailleurs que la prolifération des plateformes en ligne multiplie les risques pour les enfants qui n’ont pas tout le soutien et la connaissance nécessaires pour éviter les pièges.

Les trafiquants de leur côté ont recours à toutes les plateformes en ligne, les réseaux sociaux et même le «dark Web» pour étendre leur influence, augmenter leur audience, diffuser des contenus abusifs afin de recruter et d’exploiter les enfants tout en échappant à la détection par les autorités. Ces trafiquants réussissent à conserver le contrôle sur leurs victimes en multipliant les mesures de coercition, de menaces et de tromperie, limitant de ce fait l’intervention des gouvernements.

Un appel est lancé aux États, aux organisations de la société civile, au secteur privé ainsi qu’aux communautés pour assurer un rôle de sensibilisation, de plaidoyer en vue de réformes politiques efficaces et pour la mise en place et le maintien de services de soutien aux victimes. L’ONU souhaite également que l’on déploie des efforts en matière de prévention en ciblant plus particulièrement les sources profondes du phénomène, à commencer par la pauvreté et l’inégalité dans le but de réduire la vulnérabilité des enfants, notamment lors des déplacements de populations.

Instaurée en 2013 par les Nations Unies, cette journée mondiale permet d’accentuer la sensibilisation à la situation des victimes de cette problématique qui touche tous les pays. Des organismes, comme le Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) au Québec, organisent des activités pour mieux faire connaître le sort des victimes de la traite des personnes. Ils font valoir également l’importance de protéger leurs droits et participent à l’élaboration de plaidoyer pour instaurer des lois pertinentes.

Rappelons que la problématique de la traite humaine fait l’objet d’une prise de position collective des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM).

L’éducation peut jouer un rôle important dans la sensibilisation des jeunes aux impacts de la traite des personnes. Un dossier éducatif pour les 13 à 18 ans a été élaboré en anglais, en espagnol et en français. Il contient également un guide pour les enseignants et de la vidéo.

En parallèle, la campagne Cœur bleue a été lancée pour mobiliser l’opinion publique pour mettre fin à la traite des personnes.

Source photo : ONU

Quelques faits sur la traite

  • La vaste majorité des victimes de la traite des personnes est constituée de femmes (46 %) et de filles (19 %).
  • Les deux formes d’exploitation les plus courantes sont l’exploitation sexuelle à 50 % et le travail forcé dans 38 % des cas.
  • La plupart des victimes de la traite des personnes le sont à l’intérieur des frontières de leur pays.
  • Les victimes de la traite à l’étranger sont généralement déplacées vers des pays plus riches.