Réflexions sur les soins de fin de vie

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À l’occasion de la journée mondiale de la vie consacrée, quelque 70 religieuses et les religieux ont participé à un moment de ressourcement le 2 février dernier. Ils ont répondu ainsi à l’invitation de l’évêque Mgr Claude Hamelin du diocèse Saint-Jean–Longueuil.

Alors que le Québec se classe au premier rang mondial pour l’aide médicale à mourir (AMM), le soutien aux soins palliatifs obtient moins de soutien financier. Aucune somme n’est d’ailleurs allouée à la construction de nouvelles maisons de soins palliatifs depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’AMM. C’est ce qu’ont appris les membres des communautés religieuses conviés à réfléchir sur ces questions sous le thème « Prendre sa dignité dans ses mains ou la remettre dans les siennes. »

Le docteur Patrick Vinay, chercheur et médecin de renom, a consacré les dix dernières années de sa carrière médicale aux soins palliatifs. Il apporte toujours sa contribution au conseil d’administration de l’organisme Albatros en Montérégie. Dans sa présentation, il a abordé plusieurs dimensions de la « précieuse fin de vie » en apportant tout d’abord des éclaircissements entre les soins palliatifs et l’aide médicale à mourir.

« Mourir à son heure… »

Docteur Patrick Vinay

Dans le cas des soins palliatifs en fin de vie, il parle « d’alléger et de soulager les personnes » pour leur permettre de vivre sereinement les derniers instants de leur vie. Selon lui, l’aide médicale à mourir est plutôt une façon « d’abréger la vie. » La distinction est encore plus marquante lorsqu’il fait mention du choix offert à toutes et tous en affirmant que « les soins palliatifs, c’est mourir à son heure alors que l’AMM, c’est mourir à l’heure dite. »

Tout en soulignant les obligations légales à offrir le choix entre ces deux options, le conférencier a rappelé la mission de la médecine palliative. Cette dernière est axée sur le traitement du malade pour lui éviter des souffrances tout en l’accompagnant, lui et ses proches, dans cette dernière phase de la vie. Un état de fait diamétralement opposé avec l’AMM, plus rapide et moins coûteux.

Dr Vinay a également souligné le manque de personnel soignant en soins palliatifs ainsi que la faiblesse des soins à domicile. Il a alerté son auditoire sur les risques que l’euthanasie devienne de plus en plus désirable devant l’absence de soins palliatifs et de choix thérapeutiques alternatifs.

Réclamer la disponibilité d’un choix véritable

« On ne voit pas toujours l’importance de vivre sa vie jusqu’au bout et l’importance de bons soins de confort efficaces pour le malade comme pour l’entourage. Ceux-ci ouvrent à des changements intérieurs possibles et à une fin de vie précieuse. » Homme de foi, le médecin souhaite que l’on exige la disponibilité d’un choix réel, tout en prônant que les soins palliatifs soient universellement disponibles partout au Québec, comme la Loi le reconnaît.

La rencontre du diocèse a été organisée conjointement par madame Francine Vincent et Sr Nicole Alarie. Elle a été présidée par le vicaire général Jean Roudy.

Les participants ont été invités à examiner une question distincte pour chaque groupe et en discuter. La rencontre s’est poursuivie avec une célébration eucharistique et une collation. Aux commentaires entendus, les religieuses et les religieux étaient content.e.s de se retrouver à ce moment de ressourcement même si le sujet exige des réflexions approfondies.

 

Pour en savoir davantage, consultez les rapports récents déposés à Québec et à Ottawa.

Reportage photo : Sr Suzanne Brault