Concert hommage de Lorraine Prieur : 70 ans au piano!

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À l’aube de ses 77 printemps, Lorraine Prieur, musicienne et professeure réputée, a offert un concert en deux parties retraçant ses 70 ans de carrière au piano, à la Maison Jésus-Marie (MJM), le 16 avril dernier. Présentée comme la digne héritière de Sr Marie-Stéphane, fondatrice de l’École de musique Vincent-d’Indy par Sr Marie-Paule Demarbre, maître de cérémonie pour l’événement, Lorraine Prieur était entourée de son conjoint, chanteur, et d’invités.

Affiche soulignant la prestation de Lorraine Prieur au Carnegie Hall à New York le 21 mars 1966.

Outre ce tour de piste d’une carrière florissante, ce concert se voulait également un juste retour aux Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). « C’est ma famille. Les sœurs m’ont prise en charge depuis l’âge de six ans et m’ont soutenu durant toutes mes études », mentionne celle qui a raflé le Premier Prix au Concours national du centenaire du Canada (1967) à l’âge de 21 ans. Son talent déjà impressionnant à l’époque lui a d’ailleurs valu une attention du compositeur français Pierre Max Dubois. Ce dernier lui a en effet dédié une pièce pour piano « Les fous de Bassan ».

À son premier concours important où les SNJM l’avaient inscrite à l’âge de 12 ans, elle remporte le premier prix. Un succès qui ne se démentira pas tout au long de sa carrière, de chambriste, professeure et accompagnatrice. Elle continue aujourd’hui à faire des concerts, à accompagner et à aider les jeunes, notamment par l’entremise de l’organisme « La Montée des Arts » à Mont-Saint-Hilaire, qu’elle a fondé avec son mari, Luc Saucier.

Des liens étroits avec les SNJM

Cette carrière a été rendue possible grâce à l’intuition et l’initiative de sa mère. Cette dernière a rencontré Sr Paul-de-Jésus pour lui demander si les sœurs pouvaient donner des cours de piano à sa fille Lorraine, âgée de six ans. Issue d’un foyer modeste résidant à LeMoyne, sans automobile, Lorraine admet qu’elle n’aurait jamais eu l’opportunité de développer ses talents de musicienne sans cet appui indéfectible des SNJM.

Reconnaissante de leur apport, elle entretient des liens avec la congrégation en offrant notamment des concerts depuis plusieurs années. Elle maintient aussi des liens avec Sr Maryse Moisan. « J’avais 16-17 ans et j’étais l’accompagnatrice au piano de la chorale du Collège Durocher-Saint-Lambert où Sr Maryse œuvrait. »  Une belle relation entre elles s’est construite au fil du temps.

En effectuant ce rapide survol sur ces 70 ans de carrière, Lorraine Prieur se souvient de nombreux moments touchants vécus avec les SNJM, dont l’un concerne plus particulièrement Sr Lucille Brassard, quelques heures avant son décès. Alors qu’elle s’adonne à ses exercices au piano dans son appartement à Montréal, Lorraine ressent une pensée très forte pour Sr Lucille, alors alitée et dans le coma depuis plusieurs jours. Elle saute dans un taxi pour se rendre au chevet de la malade. « Je mets une main sur son front et dépose l’autre sur son ventre, alors qu’à l’époque, il était rare de toucher une religieuse, et je lui dis : Je vous apporte tout l’amour du monde Sr Lucille. » Pendant un court instant, Sr Lucille ouvre les yeux et lui répond « C’est tellement bon. » Cette séquence de quelques secondes seulement a marqué autant la musicienne que la sœur de Sr Lucille, alors sur place.

Voir fleurir les fleurs de son jardin

Outre ces moments particuliers, l’approche des SNJM l’a inspirée dans son cheminement naturel toute sa vie. Ce fondement et tout le bagage de l’école française du piano l’aident toujours dans son accompagnement des plus jeunes. Son passage comme professeure-accompagnatrice au Conservatoire de musique de Montréal entre 1979-2009 a sans aucun doute eu une influence sur un grand nombre de musiciens qui font carrière tant au Québec qu’à l’étranger de nos jours.

En cette année soulignant ses 70 ans de carrière au piano, l’occasion était belle de proposer un concert où elle exprime son talent tout en y greffant l’apport de ses proches. Ainsi son conjoint Luc a chanté L’air d’Hérode de Berlioz, Neige d’André Gagnon et Embarcadères, des poèmes de Gilles Vigneault mis en musique par Louis-Dominique Roy.

Toujours dans la deuxième partie de son concert intitulé « Les fleurs de mon jardin », une de ses quatre filles, Geneviève Deschamps, soprano a interprété Omio Babbino caro de Puccini et Le Vaisseau d’Or (Nelligan) d’André Gagnon. Un de ses six petits-enfants, la jeune Raphaëlle Mallette a pour sa part chanté L’indifférence (Nelligan) d’André Gagnon accompagnée au piano cette fois-ci par son père, Patrick Mallette. Louis-Dominique Roy, pianiste-compositeur complétait ce groupe d’invités en jouant Chaconne en mi mineur de Buxtehude.

Les moments magiques de ce concert ont été captés sur vidéo. Vous pouvez visionner le tout ci-dessous. Réalisation : Thierry Prieur et Roch Gallant

Consultez le programme du concert. Pour en savoir plus sur sa carrière, consultez la biographie.

On reconnaît sur cette photo prise en 1967, de gauche à droite, Lorraine Prieur, Pierre Max Dubois, Sr Rachel et Claude Deschamps.

Reportage photo : Sr Suzanne Brault

Concert à la Maison Jésus-Marie