Sœur Yolande Laberge

Sœur Yolande Laberge

« Notre Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite… » (Mt 6, 9-13)

 

Le 28 février 2024, sœur Yolande Laberge, en religion Marie-Corona,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 99 ans, dont 82 de profession religieuse.

Née à Saint-Chrysostome, au Québec, elle est la troisième des 11 enfants

de Florian Laberge et de Corona Morand.

Son père, homme serein, dévoué et fervent catholique, était cultivateur. Sa mère pieuse, maîtresse de maison accomplie, excellait comme éducatrice. Précédée de deux garçons, Yolande, l’aînée des filles, aide sa mère en prenant soin des plus jeunes. Leur ferme située à deux milles du village oblige les enfants à marcher matin et soir pour fréquenter l’école tenue par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et par les Frères des Écoles chrétiennes. Après sa 5e année élémentaire, Yolande poursuit ses études à Sainte-Martine, en traversant la rivière en chaloupe. Puis travaille un an comme réceptionniste chez un médecin. À 17 ans, elle entre au noviciat des SNJM, et y reçoit le nom de sa mère, Marie-Corona.

Dès le postulat, sœur Yolande est envoyée à Ormstown pour enseigner une classe de 44 élèves, garçons et filles, de 1re, 2e et 3e années primaires. Rude expérience vécue avec succès! Après sa prise d’habit, c’est Longueuil qui la reçoit pour une classe de 7e année avec 15 élèves. Religieuse professe, sœur Marie-Corona enseigne pendant 21 ans, des années entrecoupées de temps d’études, à Coteau-Station et à Montréal, aux écoles Sainte-Lucie, Boucher-de-la-Bruère, Marie-Immaculée, et à l’École normale Eulalie-Durocher à Saint-Lambert. Détentrice de grades universitaires, elle y est nommée directrice des études, et au Collège Durocher, directrice générale de 1968 à 1981. « Ce fut la plus belle étape de ma carrière d’éducatrice. »

À 57 ans, après une année sabbatique, sœur Yolande est requise au service du diocèse de Saint-Jean–Longueuil comme membre du Comité de formation des futurs prêtres, coresponsable de l’École de formation des agents de pastorale et personne-ressource au Centre d’éducation de la foi. Après six années dans ces ministères, elle est élue supérieure provinciale de Longueuil. Son mandat terminé, elle poursuit en animation spirituelle, comme directrice de la maison de ressourcement de Beloeil. Retraites, sessions, accompagnement spirituel voudraient occuper tout son temps, mais sœur Yolande garde une plume alerte; elle participe à la vie de la société, de l’Église, de sa Congrégation par ses articles à divers journaux et revues et au Semainier paroissial, responsable de la chronique hebdomadaire sur la vie de la bienheureuse Marie-Rose Durocher, fondatrice des SNJM.

Sœur Yolande continue de servir à la résidence Saint-André, à la Maison mère et à la Maison Jésus-Marie où elle fait successivement partie du groupe communautaire : accueil, réception, bénévolat auprès des personnes âgées et des itinérants, animation de groupes, catéchuménat, chroniques… Elle est aussi déléguée au Chapitre général SNJM pour la 6e fois (1972 à 2006).

En 2015, elle arrive à l’infirmerie de la Maison Jésus-Marie. Sœur Yolande continue de s’intéresser et d’intervenir à l’occasion. Elle écrit : « Mes dons particuliers furent ceux de la parole et de l’écriture. J’ai été une SNJM heureuse, j’ai voulu vivre ma « Mission SNJM » jusqu’à la fin de ma vie (Règle no 1). Pour la joie de mon Dieu, j’ai voulu grandir chaque jour dans son Amour. J’ai hâte de rencontrer mère Marie-Rose et Celui à qui j’ai voué ma vie. » Sœur Yolande laisse à la Congrégation et à la Société un héritage de longévité féconde.