Sœur Thérèse Rodrigue

« Tu as été fidèle en de petites choses, entre dans la joie de ton maître. » (Mt 25, 21)

Le 18 août 2015, sœur Thérèse Rodrigue,
en religion Marie-Henri,
est entrée à la maison du Père.

Elle avait 86 ans dont 65 de profession religieuse.
Née à Laventure, Saskatchewan,
elle était l’aînée des 7 enfants
d’Adalbert Rodrigue et de Rachel Poirier.

« Au début du XXe siècle, un groupe de colons du Québec s’établissent dans une région boisée des plaines  nord-ouest de la Saskatchewan. » Lorsque le jeune couple Adalbert Rodrigue et Rachel Poirrier y tente leur chance le village francophone de Laventure avec sa chapelle de bois rond n’existe que depuis quelques années (ref.musee.societehisto.com/lac-witchican-laventure-n381-t718.html). Pour la famille de Thérèse c’est la vie difficile des défricheurs, des audacieux; la terre que l’on fait, soumise à des périodes de sécheresse, n’arrive pas à répondre aux besoins. Thérèse, en tant qu’aînée de six bambins, se forme à la vie rude, à l’oubli de soi, à la responsabilité: atteler le cheval, le conduire au village par tous les temps, faire face à l’imprévu, se priver pour les autres… Il faut se résigner et revenir au Québec. Un oncle de Chartierville ouvre son foyer: ils étaient 16, ils seront près de 25. École d’héroïsme, de souci des autres.
 
Thérèse poursuit ses études au couvent du village. A 17 ans, elle entre au noviciat des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Sœur Marie-Henri enseigne en français  pendant 20 ans dans les écoles primaires de Montréal. Puis, pendant une autre période semblable, l’anglais aux jeunes du Mont-Jésus-Marie d’Outremont. Comme professeur, sœur Thérèse est concrète, précise, exigeante pour le travail et la discipline. Elle est très dévouée.

Après une année de ressourcement doctrinal à Cap-Rouge, sœur Thérèse aide à la comptabilité de la Maison-mère et tient celle de la résidence Marie-Rose-Durocher. Elle ajoute à sa tâche celle de chauffeure. La situation des démunis et l’écologie l’interpellent; sa réponse est concrète: elle collabore à « Optométristes Sans Frontières » en récupérant les lunettes usagées pour les populations démunies de pays en voie de développement. Que de démarches, de temps investi!

Les dix dernières années de sœur Thérèse s’écoulent à l’infirmerie de Longueuil où elle reçoit les soins que son état nécessite. Accompagnée de son chapelet, elle est fidèle à sa marche quasi quotidienne et laisse libre cours à son amour de la nature. Attentive à la suite des saisons, elle s’intéresse aux arbres, aux bourgeons, aux graines; elle les apporte même au repas pour partager son intérêt avec des compagnes. Fidèle à sa fratrie, elle garde contact, accompagne chacun dans sa prière. Jusqu’à la fin, la récupération exprime sa conviction que tout peut encore servir.

Sœur Thérèse a honoré la création, y rencontrant son Créateur.