Sœur Thérèse Bibeau

« Ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).

Le 15 janvier  2016, sœur Thérèse Bibeau,
en religion Marie-Olivier
est entrée à la maison du Père.

Elle avait 86 ans dont 68 de profession religieuse.
Née à Montréal, Québec, elle est l’aînée des 6 enfants
d’Olivier Bibeau et de Diana Bussières.

Thérèse a 6 ans lorsque sa mère décède au lendemain de la naissance de son 6e enfant. Son père, capitaine de bateau, est souvent absent de la maison. Ce sont les parrains et marraines qui accueillent les petits orphelins. Quatre ans plus tard, lorsque le père se remarie, il ramène ses deux filles au foyer. Thérèse fréquente l’école Marchand, puis successivement les écoles St-Clément, Stadacona et le collège commercial Archambault. Elle travaille 4 mois dans un bureau puis entre au noviciat des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie qu’elle a connues pendant ses études. Elle a 17 ans.

Sœur Marie-Olivier débute sa carrière d’enseignante avec les garçons de 1re année du cours primaire à l’école Marie-Rose de Beauharnois. Après 5 ans commencent des changements d’école quasi annuels. Pendant 30 ans, aux cours primaire puis secondaire, elle mène rondement sa classe, marquant ses élèves par sa présence entière, authentique, dynamique, particulièrement en catéchèse, ce qui devient rapidement sa spécialité. Plusieurs écoles de Montréal et de Longueuil bénéficient de sa compétence et de ses convictions. Elle s’investit en paroisse dans les comités de liturgie, d’œcuménisme, des centres de jeunes et d’accueil pour les 16-20 ans.

« Sœur Thérèse accueillait inlassablement les jeunes, posant sur chacun d’eux un regard attentif. » « Elle avait même pris le temps de parler à chacune pour nous dire quelle était la qualité qui nous était propre à chacune. Son influence sur ma vie spirituelle est toujours présente; avec elle Jésus est entré dans ma vie » (nous écrit une élève de 1957).  » Sa classe était un lieu de culture et de joie dans le labeur. »

Après une année sabbatique, sœur Thérèse s’oriente vers la Maison du Père, centre d’accueil pour itinérants de Montréal. Elle y est conseillère, intervenante, membre du réseau d’aide de Montréal. Ce nouvel apostolat orienté vers la justice sociale et la présence aux itinérants nourrissent sa vie et son dynamisme. Depuis les années 70, elle vit en petits groupes, déménageant au besoin, s’insérant dans chaque quartier. Femme de terrain, elle interpelle et se retrouve en contact avec les SDF (sans domicile fixe). 

« Les projets qui lui tiennent le plus à cœur sont reliés à l’engagement social envers les personnes et les familles. Elle prépare un projet d’alphabétisation, aide à l’insertion des immigrants, anime une communauté de base, intervient en toxicomanie… »

Aussi sœur Thérèse trouve-t-elle difficile de réintégrer le quotidien communautaire lorsque sa santé ne lui permet plus d’être « sur la rue »: ce qu’elle a dû accepter les 5 dernières années de sa vie. De la résidence Marie-Rose-Durocher, sœur Thérèse passe à l’infirmerie de la Maison Jésus-Marie: elle y réside moins d’un an. Une chute, un accident cérébral massif et Thérèse va à la rencontre de Celui qu’elle a aimé et servi avec ardeur.

Le Seigneur lui ouvre la « MAISON » ajustée à toutes ses aspirations!