Sœur Thérèse Belisle

« Ne crains pas, je suis avec toi » (Is 41, 10)

 

Le 12 mars 2023, sœur Thérèse Belisle,

en religion Marie-Madeleine,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 99 ans, dont 76 de profession religieuse.

Née à Montréal, Québec, elle est la 11e des 12 enfants

d’Adonias Belisle et d’Alexina Lauzon.

Le jour du décès de sœur Thérèse, 12 mars 2023 coïncide avec le centenaire de l’ouverture du premier registre de la nouvelle paroisse de son baptême, Sainte-Marguerite-Marie-Alacoque, 12 mars 1923. Ce détachement de la paroisse du Sacré-Cœur est situé dans le Centre-Sud de Montréal, près du pont Jacques-Cartier.

Le père de Thérèse, homme habile et de tous les métiers, travaille comme premier mécanicien de la compagnie de taxi Murray Hill. À la maison, toujours gai, il s’intéresse à tout, lecture quotidienne de la Bible, mots croisés, confection des meubles et des jouets des enfants. La maman, douce et ferme à la fois, plutôt laconique, est minutieuse. Elle laisse les enfants prendre leurs responsabilités. À la naissance de Thérèse, elle faillit mourir. L’une des aînées, Gracia, prend alors Thérèse en charge et s’en occupe jusqu’à son entrée en religion. Thérèse a alors 6 ans. Pour l’enfant, c’est une grosse perte. Et en même temps, un premier appel à la vie religieuse.

En famille, on prie longuement tous les soirs. Après sa 10e année scolaire, à l’école Madeleine-de-Verchères, Thérèse, qui a 17 ans, parle d’entrer en communauté. Refus des parents. « Ce sera quand tu auras 21 ans » et on décide qu’elle ira pensionnaire à l’École normale Jacques-Cartier chez les sœurs de la Congrégation Notre-Dame. Thérèse s’y ennuie beaucoup. Munie de son diplôme d’enseignante, elle demeure un an à la maison pour aider sa mère avant d’entrer, un mois avant ses 21 ans, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, où elle rejoint sa sœur aînée, sœur Pierre-Amédée.

Dès son postulat, Thérèse est envoyée en mission à East Angus, enseigner une classe de 5e année. À sa prise d’habit, elle reçoit le nom de sœur Marie-Madeleine. En 24 ans d’enseignement, de la 4e année à la 10e année, sœur Marie-Madeleine va dans 12 écoles différentes. Elle aime l’enseignement, se dit sévère, mais juste. Ambitieuse, elle veut le succès de ses élèves même les plus faibles. Après 4 années au lac de Saint-Sauveur-des-Monts, où elle est de toutes les tâches, sœur Thérèse est appelée au service financier de la Maison-mère; elle se dévoue pendant 25 ans comme aide-économe, un travail qu’elle aime. À la fermeture de la maison, elle passe deux ans à la résidence Salaberry, puis est nommée à la maison Jésus-Marie, comme bibliothécaire.

Tout au long de sa vie, sœur Thérèse demeure très proche de sa famille, profondément marquée par les maladies. Les décès des siens alimentent cette pensée, axée sur « la terre n’est qu’un passage », aspirant à la venue de son tour. Son long séjour à l’infirmerie accentue son désir de la vie éternelle. À 99 ans, elle est prête à entrer enfin à la maison du Père céleste.