Sœur Teresa Burgess

« Nul œil n’a pu voir, nulle oreille n’a pu entendre et jamais n’est monté au cœur humain tout ce que Dieu a préparé pour ceux et celles qui l’aiment. » (1 Cor. 2,9)

 

Le 10 avril 2023, Teresa Burgess,

en religion, Sister M. Leonard Thomas

est entrée dans la maison de Dieu.

 

Elle avait 95 ans, dont 77 ans de profession religieuse.

Née à Montréal, elle était la 8e des 10 enfants

de Joseph Burgess et de Mary Helen Hughes.

Teresa est née le 31 décembre 1927. Ayant reçu le nom de Teresa, elle développa par la suite la dévotion à Thérèse-de-Lisieux, la sainte de « la petite voie ». Quand la famille déménagea à Sainte-Geneviève (banlieue de Montréal), Teresa devint pensionnaire au couvent d’Hochelaga dirigé par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. (SNJM)

De ses parents, elle apprit l’importance du travail soutenu, de l’attention aux autres, du partage de ses talents et de tout ce qu’elle possédait. Comme la plupart des familles, celle

de Teresa connut sa part de joie, mais aussi sa part de peines : le décès de trois enfants et celui de deux de ses frères tués sur le champ de bataille lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette double expérience a contribué à développer chez Teresa le sens de la compassion pour tous les êtres souffrants.

Teresa est entrée chez les SNJM à l’âge de 16 ans. Le nom de Leonard Thomas signifiait beaucoup à ses yeux, car Leonard était l’un de ses frères récemment décédés au combat. Teresa a enseigné pendant plus de 40 ans, particulièrement au couvent de Saint-Lambert et à deux écoles de Montréal, Holy Names High School et Vincent Massey High School. Elle était une éducatrice née qui adorait enseigner. Elle aimait ses élèves et ses élèves l’aimaient. Même si elle enseignait beaucoup de matières : chimie, mathématiques et latin, ce sont probablement ses cours de religion qui ont le plus influencé ses élèves. Elle leur apprenait à se lier d’amitié avec son grand Ami Jésus. À son contact, l’Évangile prenait vie. Outre l’enseignement, Teresa participait avec ses élèves à des activités hors classe : des engagements auprès des personnes appauvries; un « Glee Club » qui présentait des opérettes; le « Marie-Rose Guild » qui offrait toute une série de projets à l’intention des élèves intéressés à devenir professeurs.

Après sa retraite de l’enseignement, Teresa s’engagea plus activement dans le ministère de l’Éducation de la foi dans la paroisse Saint Brendan. Ce qui comportait la catéchèse et le catéchuménat; la formation continue biblique, théologique et spirituelle des adultes; la présentation d’homélies et une variété d’activités concernant la justice sociale. Elle visitait aussi les malades de la paroisse et de sa congrégation SNJM. Plusieurs de ses partenaires de mission sont devenus des personnes associées partageant l’esprit de mère Marie-Rose, la fondatrice de la congrégation SNJM.

Même durant ses années d’enseignement et de ministère pastoral, Teresa offrait généreusement ses services d’interprète lors de multiples rencontres au niveau de la congrégation; elle traduisait également de nombreux documents.

À regarder tout ce qu’elle a accompli, on pourrait se demander si elle avait le temps de dormir. Car de surcroît, elle était une ardente lectrice et elle trouvait le temps de tricoter, de cuisiner et surtout, de prier. Sûrement beaucoup de personnes se souviendront de Sister T, comme on la désignait affectueusement. Elles se souviendront de son engagement dans l’éducation de la foi et aussi de ses délicieux « cookies » qu’elle cuisinait en grande quantité afin de pouvoir les partager avec les autres.

Le chant Comme lui (Robert Lebel) qui ouvrait la messe de la Résurrection reflétait bien la vie de Teresa. Une vie occupée à donner, à la fois, la nourriture physique au corps et à l’âme, la nourriture spirituelle de la Parole de Dieu. Lorsqu’elle quitta la paroisse Saint Brendan après plusieurs années de service, une paroissienne qualifia magnifiquement sa vie. Un temps de service, d’amour et d’accompagnement qui rapprocha les autres de Jésus, dira-t-elle. Par ses paroles et ses actions, Teresa leur rappelait cette parole de Dieu à son peuple : Vous êtes précieux à mes yeux et je vous aime. (Isaïe 43, 4) Et cette autre parole : Si vous me cherchez, vous me trouverez. Si vous me cherchez de tout votre cœur, je me laisserai trouver par vous. (Jérémie 29, 13)

Peu de temps après son entrée à la Maison Jésus-Marie, Teresa était accueillie au Pavillon Saint-Charles. Elle perdit graduellement sa capacité d’autonomie. Ce fut une expérience pénible pour cette femme si active, si énergique, si indépendante. Elle avait déjà affirmé que sa dévotion à saint Joseph l’avait aidée dans plusieurs circonstances durant sa vie. Saint Joseph, patron de la bonne mort, lui fut sûrement présent aux dernières heures de sa vie, car elle était exceptionnellement paisible. Elle est décédée le 10 avril, le lundi de Pâques. Teresa avait si souvent répété à son entourage l’un de ses passages bibliques préférés :

« Nul œil n’a pu voir, nulle oreille n’a pu entendre et jamais n’est monté au cœur

humain tout ce que Dieu a préparé pour ceux et celles qui l’aiment. » (1 Cor. 2,9)

Ces paroles, elle les vit maintenant dans leur plénitude.

Fr. Paul Pomkoski, pasteur de la paroisse Saint Brendan, présidait la messe de la Résurrection le 20 avril 2023. Il était assisté du diacre Richard Brisebois, un associé SNJM.
Dans la demeure de son Dieu puisse Teresa continuer de nous bénir maintenant et toujours!