Sœur Simone Tessier
« Seigneur, je rendrai grâce de tout mon cœur » (Ps 9,1)
Le 23 février 2024, sœur Simone Tessier,
en religion M.-Alphonse-Rodriguez,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 99 ans, dont 75 ans de profession religieuse.
Née à Saint-Casimir, Québec, elle était la deuxième des
15 enfants d’Alphonse Tessier et d’Aline Gravel.
« L’exemple de mes parents : foi profonde, courage, persévérance pour élever et éduquer une famille nombreuse ont influencé mon avenir. Nous n’étions pas riches. Nous avons appris le partage dans l’avoir et dans les tâches quotidiennes. » La présence de six tantes religieuses, dont trois paternelles et trois maternelles ont sûrement influencé sa vocation. C’est ainsi qu’elle a connu les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, par ses tantes Germaine, Berthe et Alice.
Simone fréquente l’école du rang puis l’École Normale de Hull, chez les Sœurs Grises d’Ottawa, où des bienfaiteurs paient sa scolarité qu’elle complète par de petits travaux. Munie de son brevet élémentaire, elle enseigne trois ans dans sa paroisse. À 21 ans, elle entre au noviciat des SNJM et y reçoit le nom de son père : sœur Alphonse-Rodriguez.
Durant ses 16 premières années de profession religieuse, sœur Alphonse enseigne ou est maitresse de discipline aux cours primaire et secondaire au pensionnat d’Hochelaga, à Charlemagne, Saint-Lin et au Mont-Jésus-Marie.
Puis vient l’appel pour les missions du Brésil. Sœur Simone écrit : « Les vingt ans vécus au Brésil m’ont profondément marquée. De vivre avec des gens simples, heureux de vivre avec peu de choses, comptant sur la Providence, j’ai appris à simplifier ma vie, à me prendre en main. »
Une compagne de mission, sœur Marie-Béatrice, note : « En pastorale paroissiale, sœur Simone s’occupait de toutes sortes de tâches : responsabilité de communauté de base, catéchèse, visites aux personnes malades, aux pauvres parmi les pauvres. Elle était grandement appréciée. Dans l’équipe communautaire, elle assumait sa large part, préparation du contenu des réunions pour les communautés de base où son apport était toujours judicieux. À son tour, elle voyait à l’entretien de la maison, l’épicerie, la cuisine, la foire, c’est elle qui s’occupait de l’auto (notre petite coccinelle). »
À son retour du Brésil, sœur Simone partage la vie communautaire de la résidence Albani pendant plus de 12 ans. Elle est responsable de la comptabilité du Secteur Missions et de la résidence Albani, conductrice pour la résidence Sainte-Émélie. Pendant quelques années elle rejoint les sœurs en service à la maison de repos de Val-Morin et y est de toutes les tâches : accueil, conductrice, réfectorière, lingère, animation de la prière. Lors de la fermeture de la maison, on la retrouve à la Maison Jésus-Marie, où elle gagnera l’infirmerie pour des soins adaptés. Femme de service, d’humeur égale et sereine, elle a écrit : « Avec les années, je découvre de plus en plus l’amour gratuit de Dieu et j’essaie d’y répondre en vivant dans l’espérance et la gratuité. »