Sœur Rachel Leclerc
« Vierge Marie, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus votre enfant est béni. »
Le 18 mars 2024, sœur Rachel Leclerc,
en religion M.-Annette-Marcelle
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 100 ans, dont 76 de profession religieuse.
Née à L’Islet, Québec, elle est la 19e des 20 enfants
de Nilius Leclerc et de Marie Deschênes.
Lorsque Rachel vient au monde, elle a déjà 14 frères et 4 sœurs aînés. Son père, héritier d’une usine à bois, tient une fabrique de métiers à tisser renommés. La famille habite à un mille et demi du village, les 2e et 3e étages avant de la manufacture. Après le souper, ensemble, on fait la prière du soir. Pour la messe dominicale, on emplit l’auto à tour de rôle. Quand vient le temps de la communion solennelle, on marche au catéchisme pendant le mois préparatoire. L’école du rang que fréquente Rachel est logée à même la maison familiale.
Lorsqu’elle atteint le cours secondaire, elle et sa sœur cadette fréquentent comme pensionnaires le couvent Maplewood à Waterloo. Après sa 9e année, Rachel séjourne en pension à Québec chez une famille anglaise pour deux années de cours commercial bilingue. Les trois années qui suivent, elle effectue du travail de bureau. À 22 ans, elle rejoint sa sœur aînée, Adèle, religieuse chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM).
Le noviciat terminé, sœur Annette-Marcelle, c’est le nom reçu par Rachel à sa prise d’habit, commence sa carrière d’enseignante qui durera 22 ans au cours primaire. La mobilité caractérise cette première étape. D’année en année, elle connaît 14 écoles différentes.
Deux années d’études en comptabilité l’amènent comme trésorière à la province du Mont-Royal puis au niveau général. Sœur Rachel aime son travail; mais elle affectionne surtout rendre service au voiturage de ses compagnes, auxquelles elle s’offre facilement. Après une année sabbatique à Cap-Rouge elle revient comme responsable de l’imprimerie à l’Administration générale et, dès l’année suivante, elle retourne à la comptabilité, alliant du travail de secrétariat et le service de voiturage très apprécié à la Maison mère, et aux résidences Édouard-Montpetit et Sainte-Émélie, pendant plusieurs années.
À 93 ans, sœur Rachel arrive à la Maison Jésus-Marie : c’est maintenant l’heure du repos et du ministère de la prière. Pendant quelques années, elle retrouve sa sœur Marcelle à l’infirmerie. On peut alors renouer les souvenirs d’enfance et prier ensemble. Ces trois années filent trop vite; la « grande sœur » Rachel vit un nouveau détachement et poursuit seule son attente de la grande rencontre. Une semaine après la célébration de son centenaire, son désir de voir enfin la Vierge Marie est exaucé.