Sœur Rachel Bédard
« Ouvre ta bouche et je la remplirai » (Ps 81, 10-11)
Le 24 janvier 2022, sœur Rachel Bédard,
en religion Calixte-Marie,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 100 ans, dont 78 de profession religieuse.
Née à Saint-Fortunat, Québec, elle était la 5e des
14 enfants de Calixte Bédard et de Marie-Anna Carrier.
Rachel grandit sur la ferme familiale au milieu de ses 10 frères et fréquente l’école rurale. Elle a 13 ans lorsqu’elle doit quitter l’école à regret pour aider sa mère qui accouche de son 13e enfant. De son milieu familial, Rachel a laissé les notes suivantes :
« Mes parents, cultivateurs, ont cultivé chez nous, en même temps que la terre, le goût du travail, de la piété et de toutes les vertus chrétiennes. Mon père, organiste de la paroisse, était assidu à toutes les cérémonies liturgiques de la paroisse, y compris les vêpres, et il nous a toujours encouragés fortement à le suivre. »
À 15 ans, Rachel retourne aux études chez les sœurs de la Congrégation Notre-Dame (CND) de Sherbrooke et obtient à 17 ans son brevet élémentaire d’enseignement de l’École Marguerite Bourgeois. Elle commence à enseigner, dès septembre, à l’école du rang. Depuis son enfance, Rachel ressent l’appel à la vie religieuse. Elle a une expérience de deux ans comme enseignante, lorsque le curé annonce au prône une retraite fermée pour jeunes filles au couvent de Disraeli, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). Elle s’inscrit : elle veut clarifier son attrait.
« Au cours de la retraite, l’idée me vint d’aller parler de vocation avec sœur Marie-Augustine, supérieure du couvent. Tout de suite, pendant l’entretien, elle composa ma demande d’admission et je l’écrivis sur place. C’est ainsi que le 24 juillet suivant j’entrais au noviciat. » Rachel a alors 19 ans.
Dans l’enseignement, tant au cours primaire qu’au secondaire, sœur Calixte-Marie, de son nouveau nom en religion, fait preuve d’une discipline douce et ferme, d’une attention soutenue à chacun de ses élèves. Les jeunes de Chartierville et de Sherbrooke profitent de son heureuse influence.
Après 43 ans d’enseignement et une année sabbatique de ressourcement, sœur Rachel se retrouve à East Angus pour un travail pastoral : visiter les malades, apporter l’eucharistie et le réconfort de la Parole, participer à la chorale paroissiale et à divers comités. Dans son groupe communautaire, elle est disponible aux différents besoins et excelle comme cuisinière. Sa présence douce, humble, joyeuse, serviable, reflète sa liberté intérieure et témoigne de sa relation confiante à Dieu.
En 2009, avec sa compagne, sœur Lorraine Bouffard, elles célèbrent le 100e anniversaire de la présence SNJM à East Angus. Trois ans plus tard, elles quittent East Angus, y laissant un groupe de personnes associées SNJM bien ancrées. La résidence Albani, puis celle de Mélodie-Dufresne marquent pour elles un court intervalle avant d’être accueillies à la Maison Jésus-Marie. Sœur Rachel est reçue à l’infirmerie où paisible et rayonnante, elle se prépare à rencontrer le Seigneur de sa vie. Quelques jours après ses 100 ans, Dieu vient la chercher.