Sœur Pauline Rémi

« Je vous salue Marie… » (Luc 1, 28)

 

Le 12 août 2022, sœur Pauline Rémi,

en religion Marie-de-la-Nativité,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 94 ans, dont 71 de profession religieuse.

Née à Montréal, Québec, elle était l’aînée des

deux enfants de Joseph Rémi et de Florence Lemieux.

À la naissance de Pauline, la maman a 25 ans et le père 55 ans. Il est vétéran de la guerre des Boers en Afrique (1899) et travaille comme peintre décorateur pour le C.P.R. (Canadian Pacific Railway) aux « Shop Angus ». Pauline a 3 ans et son petit frère 2 ans quand leur maman décède.

« Papa est resté veuf avec ses deux bébés et n’a jamais voulu que ma marraine me prenne. Nous avons eu une bonne à la maison jusqu’à mon départ pour le postulat. Papa nous parlait souvent de maman et avait les larmes aux yeux à chaque fois. Jeunes, mon frère et moi passions les vacances à la campagne chez les parents de maman. C’est là que j’ai connu et vécu la prière en famille, le chapelet et même la messe à la maison : un oncle prêtre, secrétaire de l’évêque, venait tout l’été aider son frère cultivateur. »

Pauline étudie à l’école de la Nativité puis à Stadacona, où elle a opté pour les matières commerciales. C’est ainsi qu’elle a connu les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. En classe, elle est vive et espiègle, mais présente de bons résultats. Son cours terminé, Pauline travaille au service de paie d’une compagnie américaine. Face à son avenir, elle vit une lutte ; son confesseur lui dit de se décider. Après réflexion, prière, un 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, elle décide d’entrer chez les SNJM; elle a 20 ans. À la maison, elle laisse son père de 75 ans qui ne peut l’accompagner, incapable de se déplacer.

À la prise d’habit, sœur Pauline reçoit le nom de Marie-de-la-Nativité. Après quelques années à enseigner au cours primaire, elle est nommée au cours secondaire où elle enseigne les matières commerciales, sa spécialité. Pendant 20 ans, les écoles de Montréal et de la région profitent de sa compétence et ses élèves apprécient leur professeure dynamique, compréhensive et disciplinée. Elle note : « J’ai beaucoup aimé cette période. ». Mais la communauté a besoin d’elle au service financier de la Maison mère, puis du généralat et de maisons locales : assurances, trésorerie, comptabilité, pendant plus de 30 ans. Elle sert avec précision, jovialité, discrétion. Elle partage la vie communautaire de la Maison mère et de petites résidences : Saint-Pierre-Claver, Saint-Jacques, Duhamel, Saint-André, Albani et Sainte-Martine.

Dans ses temps libres, sœur Pauline aime lire des biographies et des livres d’histoire. Elle ajoute : « J’ai toujours aimé avoir un livre spirituel que je médite. Tricoter, coudre, dessiner, travailler la céramique me reposent. Pendant plusieurs années, j’ai fait partie de chorales, nous avons donné de multiples concerts. J’apprécie les épitres de Paul, les écrits de la petite Thérèse (sainte Thérèse de Lisieux) et tout ce qui s’est écrit sur Marie. Voilà mes trois patrons : Marie, Thérèse, Paul-ine. »  Vient le temps de la retraite, la Maison Jésus-Marie l’accueille. Bientôt l’infirmerie la confirme dans son ministère de prière et de souffrance. Sœur Pauline remet sa vie à Celui qu’elle a voulu servir avec tant de fidélité.