Sœur Monique Gemme
« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40)
Le 21 novembre 2023, sœur Monique Gemme,
en religion M.-Françoise-Cabrini
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 84 ans, dont 62 de profession religieuse.
Née à Montréal, elle était la dernière des sept enfants
d’Hervé Gemme et de Florida Boudreau.
Monique fréquente les écoles Chamilly-de-Lorimier et Marie-Immaculée. C’est là qu’elle connaît les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Membre d’un cercle d’étude chez les Sœurs du Bon-Conseil, elle s’engage comme monitrice de loisirs l’hiver et à la colonie de vacances du Lac Vert pour deux étés. Sa 11e année scolaire terminée, elle s’inscrit comme pensionnaire à l’École Normale de Saint-Lambert; l’année suivante, elle entre au noviciat des SNJM. Elle a 18 ans. Après dix mois, la santé faisant défaut, elle doit retourner à la maison. Rétablie, elle s’engage comme cuisinière à la colonie de vacances de Vaudreuil. Alors qu’elle projette un retour aux études, on lui offre d’enseigner une 5e année primaire au pensionnat de Sainte-Émélie. Expériences multiples qui lui ouvrent des portes.
Le 2 juillet 1959, Monique, à 20 ans, entre pour la deuxième fois au noviciat. Elle y reçoit le nom de sœur M.-Françoise-Cabrini. Alternant avec ses années de formation et d’études, elle enseigne au primaire, puis au secondaire aux écoles Madeleine-de-Verchères et Baril, à Ormstown et à Saint-Chrysostome, où elle anime aussi la vie étudiante pendant quelques années. Elle fait du bénévolat l’été à la colonie de vacances de Saint-François-du-Lac, comme chef de camp.
« C’est à partir de ces expériences avec des enfants sans foyer que j’ouvre un foyer d’accueil pour enfants sans logis. » « En l’espace de six ans, la “Maison Bel Essor” accueille 86 personnes, âgées de 3 semaines à 30 ans. » En 1981, sœur Monique prendra la garde d’une infirme qui sera recueillie par un couple l’année suivante. Après la responsabilité de la cafétéria du Collège Durocher, elle passe à celle des pensionnaires du couvent de Saint-Lambert. Elle ajoute du bénévolat au Carrefour familial Hochelaga, dont elle devient la directrice pendant quatre ans. Elle poursuit sa formation : session au Centre Saint-Pierre, cuisine à la Maison Luc-Larrivée (pour sidéennes) et cuisines collectives à Saint-Vincent-de-Paul, services internes à l’Administration provinciale de Ville-Marie. Sœur Monique habile, débrouillarde, dévouée, est attirée par l’aide sociale, mais aussi par les besoins internes de sa communauté.
À 53 ans, sœur Monique accepte de faire partie du « trio de leadership » à la résidence Sainte-Émélie, auquel elle ajoute d’autres services : responsable d’un groupe de personnes associées SNJM et aide à la comptabilité provinciale. Après sept ans, c’est elle qui devient animatrice locale à Sainte-Émélie. Son dynamisme, son humour, sa disponibilité sont appréciés de ses compagnes. Le mandat terminé, sœur Monique est disponible pour différents services aux administrations générale et provinciale.
Des problèmes de santé l’obligent, après une quinzaine d’années, à se retirer à la Maison Jésus-Marie. Sœur Monique qui a tant pris soin des autres doit à son tour se laisser soigner : à 84 ans, elle est prête à goûter la paix éternelle.