Sœur Marthe Carmel

« Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu » (Ps 104, 3)

 

Le 25 octobre 2020, sœur Marthe Carmel,

en religion Aimé-de-Marie,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 91 ans dont 68 de profession religieuse.

Née à Montréal, Québec, elle était la 4e des 6 enfants

de Raymond Carmel et de Régina Lapré.

Lorsque Marthe vient au monde, les parents ont déjà perdu deux enfants. Ils en perdront une autre. Marthe grandit donc entre un frère aîné et une sœur cadette. Ils habitent dans le secteur Maisonneuve, la très belle paroisse du Saint-Nom-de-Jésus; elle fréquente l’école du même nom, dirigée par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.

A la maison, Marthe apprend à connaître Dieu et à prier. De son père, elle a retenu que Dieu est tendresse et respect, qu’il nous habite, qu’on ne peut l’aimer sans servir et aider le prochain, appuyé par des exemples très concrets: participation à la St-Vincent-de-Paul pendant la crise économique, sollicitation pour un tuberculeux, fournir du lait à un voisin… Marthe perd son père à 16 ans, mais l’exemple est reçu. Elle avait 7 ans au décès d’une petite sœur; elle confie : « Expérience de foi, d’amour et d’acceptation ». De sa mère, elle apprend les formules « Notre Père », « Je vous salue Marie » et la prière spontanée :

« Ouverte à l’Esprit, maman m’amène dans le verger chez grand-père et loue le Seigneur pour ses merveilles »; l’Eucharistie fait partie du quotidien; j’apprends à faire silence avant et après la messe, à suivre la messe dans mon « Gaspar Lefebvre ». J’aime beaucoup prier dans une foule, avec une atmosphère de fête: ça me dynamise. »

Marthe poursuit ses études à l’École Normale de Valleyfield dirigée par les SNJM., enseigne deux ans à la C.E.C.M. (Commission des Écoles Catholiques de Montréal) et entre au Noviciat des religieuses qui l’ont formée.

Sous le nom d’Aimé-de-Marie, elle se révèle excellente professeure pendant 16 ans au niveau des cours secondaire et collégial d’abord, dans les écoles de Montréal puis aux pensionnats de Longueuil, Outremont et Hochelaga. Attentive au vécu de ses élèves, elle les aide dans leurs difficultés de toutes sortes. Après deux années d’études, sœur Marthe est nommée directrice adjointe puis, directrice générale à l’école secondaire de Saint-Lambert, service apprécié qui a duré 19 ans. D’anciennes élèves lui resteront fidèles jusqu’à sa vieillesse. 

Les 11 années qui suivent la trouvent supérieure provinciale du Mont-Royal puis, adjointe à la responsable de l’infirmerie. Sa participation à cinq chapitres généraux, trois pour des services et deux comme participante, illustre la qualité de son implication communautaire. A 68 ans, sœur Marthe est nommée responsable locale de la maison d’accueil de Saint-Sauveur puis, du séniorat de Sainte-Martine et à 82 ans de la résidence St-André à la Maison Jésus-Marie. Années fécondes où son leadership créatif, généreux, attentif, bienveillant, contribue au bonheur de ses consoeurs et à l’élan apostolique commun.

Après quelques années, sœur Marthe passe à l’infirmerie et malgré la maladie, « elle garde sa lampe allumée ». Depuis longtemps, avec une dévotion à Marie, sœur Marthe se prépare à mourir: « Mon Dieu, je sais que je mourrai, peut-être ai-je peu de temps à vivre. Mettez-moi, dès à présent, dans de saintes dispositions. Je sais qu’à l’heure de la mort, je voudrai vous avoir toujours aimé. »  Lorsqu’un verdict médical lui donne quelques mois à vivre, sœur Marthe, fidèle à elle-même, renouvelle le sacrifice de sa vie et, pleinement consciente, vit les semaines qui suivent avec sérénité, en paix avec les circonstances. « Je n’ai jamais vu quelqu’un accepter la mort aussi paisiblement qu’elle. »