Sœur Mariette Vallières

« Mon âme exalte le Seigneur. » (Luc 1, 46)

 

Le 19 janvier 2021, sœur Mariette Vallières,

en religion M.-Alice-du-Sauveur,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 89 ans dont 70 de profession religieuse.

Née à Sherbrooke, Québec, elle était la 14e des

16 enfants d’Arthur Vallières et d’Alice Blais.

Mariette a deux ans et demi lorsque sa mère décède à l’accouchement de son 16e enfant. L’aîné de 19 ans est suivi de deux autres garçons. Ses sœurs sont trop jeunes pour remplacer la mère. « Après les funérailles, j’ai dû partir de la maison pour aller rester à La Patrie, chez ma tante maternelle, Aurore Blais mariée à Arthur Benoît; je devenais leur 8e enfant, en attendant que mon père se remarie. Beaucoup plus tard, j’ai demandé à mon père: Avez-vous l’idée de vous remarier? Il m’a répondu: « Non, je n’aurais jamais trouvé une autre comme ma première femme. «  Et il ajouta: « Aurore, ma belle-sœur, élevait ses enfants comme ma femme le faisait. » J’ai toujours gardé mon nom de famille, mais j’appelais mon oncle et ma tante « papa et maman » et les cousins, « frères et sœurs ». J’ai reçu beaucoup d’affection et d’amour fraternel. »

Mariette grandit dans un milieu de foi, confiant en la « Divine Providence », gardant contact avec sa famille Vallières. Pendant la guerre 1939-45, dans les deux familles, des garçons ont dû s’enrôler; pour assurer un revenu, le père est devenu bûcheron s’absentant tous les hivers. « Nous les avons manqués. De 7 ans à 15 ans, j’ai fréquenté le couvent de nos sœurs (Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie), à La Patrie. Je n’aimais pas beaucoup la classe car j’avais de la difficulté à apprendre. J’ai passé deux ans au couvent d’Hochelaga (à Montréal). J’y ai reçu une formation au travail manuel, un cheminement de croissance spirituelle par des religieuses qui témoignaient de leur vie d’amour du Seigneur et de service du prochain. Après ce stage, j’ai travaillé dans une maison privée. Je désirais devenir religieuse. »

A 18 ans, Mariette entre au noviciat SNJM. « Dans mon cœur, Dieu avait la première place, je m’efforçais de l’aimer dans chacune de mes compagnes. Je puis dire que j’ai connu toutes les tâches qu’une femme de maison peut faire. 23 ans à la cuisine en équipe ou seule. Buandière pour 50 personnes à Disraeli. Réfectorière à Sainte-Martine. »

Sœur M.-Alice-du-Sauveur partage la vie communautaire de plusieurs groupes: Longueuil, Sainte-Martine, Pensionnat Mont-Royal, Cartierville, Maison-mère, Scotstown, Chalet Jésus-Marie à Saint-Sauveur, Sainte-Émélie.  Femme de prière, elle est discrète, effacée, travaillante, résiliente, très aimable. Elle développe l’endurance dans les situations difficiles que lui attire sa lenteur. 

C’est à Sainte-Martine qu’elle demeure le plus longtemps, 28 ans, et partage davantage sur sa vie spirituelle : le goût de l’Eucharistie et de l’Écriture sainte, l’accroissement de son amour envers la Vierge Marie. Elle note ces Paroles bibliques: « C’est moi qui vous ai choisis, pour que vous portiez du fruit qui demeure. » « Je ne vous laisserai pas orphelin, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. » Et ajoute: « Ma rencontre avec le Seigneur est faite dans la joie! (…) À mon décès, je désirerais des chants de joie aux funérailles. »

À 80 ans, sœur Mariette, moins alerte mentalement, rejoint l’infirmerie; doucement, la maladie poursuit son œuvre de dépouillement. Sœur Mariette s’efface sans bruit, comme elle a vécu, toute donnée à son Dieu.