Sœur Marguerite Fortier
« Viens, tu comptes pour moi, tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is.43, 4)
Le 24 décembre 2016, sœur Marguerite Fortier,
en religion M.-Louise-Florence,
est entrée à la maison du Père.
Elle avait 96 ans dont 75 de profession religieuse.
Née à St-Timothée, Québec, elle est la 13e
des 16 enfants d’Omer Fortier et de Marie-Louise Julien.
Les parents de Marguerite perdirent, en bas âge, neuf de leurs enfants. Marguerite grandit heureuse sur la ferme de son père. Tous les soirs, après le souper, la famille s’agenouille pour la prière, et le dimanche, la voiture à cheval reçoit autant de personnes qu’elle peut en contenir pour se rendre à la messe. A la maison, ceux qui ont dû rester prient ensemble à l’heure du Sanctus annoncé par les cloches de l’église. Marguerite fréquente l’école du rang puis l’École modèle secondaire de St-Stanislas-de-Kostka puisque ses succès lui avaient permis d’y être admise. A 15 ans, elle entre à l’École normale de Valleyfield. Après deux ans, munie de son diplôme supérieur, elle travaille chez une dame anglaise pour enseigner le français à ses filles et en profiter pour apprendre l’anglais.
Dès sa première communion, Marguerite désire devenir religieuse. À 19 ans, elle réalise son rêve d’entrer chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Sœur Louise-Florence est douée pour l’enseignement et le contact avec les jeunes. Pendant 40 ans, du cours primaire au cours secondaire, dans quelques écoles puis dans les pensionnats Marie-Rose et Mont-Royal, elle déploie zèle, bonne humeur, compétence auprès des jeunes, ajoutant allègrement à sa tâche les activités de chant, cinéma et J.É.C. En rétrospective, sœur Marguerite a confié: « Devant ma classe, je me sentais heureuse comme un poisson dans l’eau ».
En 1981, en plein mois de janvier, sœur Marguerite est enlevée à sa tâche pour prendre la responsabilité de supérieure du couvent Maplewood, à Waterloo. Pour la plus grande joie de ses sœurs et de l’entourage, elle multiplie ses activités: comptabilité, accueil à la réception, artisanat, visite aux personnes âgées et animation de la Vie Montante.
Dans ce milieu de vie, sœur Marguerite apporte une présence sécurisante. Fidélité religieuse, savoir-faire, conversation facile, vision positive de la vie, ouverture aux besoins, initiatives appropriées et dynamiques, note son ancienne supérieure provinciale. Avec sœur Marguerite, la vie est stimulante et heureuse.
Dix ans plus tard, on retrouve sœur Marguerite au couvent de Valleyfield: conseillère locale et économe, elle remplit de multiples tâches selon les besoins. La résidence de Ste-Martine verra la dernière partie de la vie active de sœur Marguerite: elle agit comme réceptionniste et rend d’autres services, tout en participant à « l’Âge d’or ».
À 88 ans, sœur Marguerite est reçue à l’infirmerie de la Maison Jésus-Marie. Elle s’y adonne au ministère de la prière, gardant sa joie communicative, qu’elle exprime de sa voix claire et chantante. Elle est prête à répondre à l’appel de son époux.
Sœur Marguerite a vécu dans la joie, mue, a-t-elle confié, par le leitmotiv: « Pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde ».