Sœur Magella Cadorette
« Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi. » (Jn 17,24)
Le 17 avril 2023, sœur Magella Cadorette,
en religion Léonard-Marie,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 94 ans, dont 73 de profession religieuse.
Née à Chartierville, Québec, elle était la 13e -14e des
14 enfants d’Eugène Cadorette et d’Edwidge Landry.
Magella perd sa jumelle quelques mois après sa naissance. Des 14 enfants de la famille, on compte 3 couples de jumeaux, dont 4 des 6 bébés meurent à leur naissance ou presque. Magella grandit donc la 10e et dernière des enfants. Elle fait ses études à Chartierville puis à l’École normale de Sherbrooke Est. Elle revient à Chartierville pour enseigner. Déjà, trois de ses sœurs aînées sur quatre sont religieuses SNJM. À 20 ans, Magella suit ses aînées et devient à son tour sœur des Saints Noms de Jésus et de Marie.
Les dix premières années, après son noviciat, sœur Léonard-Marie enseigne à l’école du Saint-Nom-de-Marie à Montréal. Puis, les endroits se succèdent au fil des années, dans les Cantons de l’Est : Cookshire, Scotstown, La Patrie, Maskinongé et Garthby. Tout en enseignant, sœur Magella poursuit ses études : licence en pédagogie et bac. en théologie. À East Angus, elle enseigne le français au cours secondaire pendant 17 ans. Sœur Magella est vraiment vouée à sa classe qu’elle prépare avec minutie et qu’elle enseigne avec discipline et chaleur, attentive aux moins doués. Elle totalise ainsi plus de 35 ans comme professeur.
Après quelques années en services parascolaires à l’école secondaire Marie-Rose, à Montréal, sœur Magella aide pendant un an à la pharmacie de la maison mère, puis elle est engagée comme agente de pastorale par le diocèse de Montréal. Magella a trouvé sa voie : ce sont ses 30 plus belles années. Membre de la communauté locale de la résidence Marie-Rose-Durocher, elle rend des services communautaires, tandis qu’auprès des enfants du primaire et en paroisses, elle prépare aux sacrements. Avec les années 2000, elle se réjouit de préparer spécialement au baptême, adolescents et adultes du diocèse. Comme sacristine de sa résidence, avec quel cœur, quelle piété, quelle minutie, quel goût de la beauté, elle entretient l’autel !
Progressivement son ouïe diminue et la communication devient plus difficile. Sœur Magella est nommée pour la Maison Jésus-Marie où elle retrouve ses deux sœurs aînées : Rose-Eva et Thérèse. Très résistante à son corps et secrète sur ce qui la concerne, Magella n’entre à l’infirmerie que lorsqu’elle doit s’aliter. En trois semaines, Dieu qu’elle a servi avec tant de cœur, tant de fidélité viendra la cueillir pour le Bonheur sans ombre. C’est de Là-Haut qu’elle poursuit son service de la Parole, auprès de mère Marie-Rose.