Sœur Madeleine Tanguay

« Notre Père, que ton règne vienne! » (Mt 6, 10)

 

Le 30 septembre 2021, sœur Madeleine Tanguay,

en religion Thérèse-Myriam,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 90 ans, dont 70 de profession religieuse.

Née à East Angus, Québec, elle était l’aînée des cinq

enfants de Roméo Tanguay et de Georgette Bernier.

Madeleine fréquente le couvent d’East Angus tenu par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Elle y développe son talent en musique et termine avec un diplôme académique qui l’oriente vers le baccalauréat en musique. À la fin de ses études, elle part enseigner la musique à Rivière-aux-Canards, en Ontario, près de Windsor, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Au retour de cette expérience, elle entre au noviciat SNJM, à Outremont; elle a 18 ans.

Sœur Thérèse-Myriam, de son nom religieux, fait carrière pendant 32 ans, dans l’enseignement de la musique : Verchères, pensionnats Sainte-Émélie et Mont-Royal, École supérieure de musique Vincent-d’Indy. Sœur Madeleine enseigne le piano, des matières connexes et y est agente d’information. De plus, chargée de cours à l’Université de Montréal, elle enseigne l’écriture et l’analyse musicales. De 1983 à 1988, elle assure la direction à Vincent-d’Indy. De sœur Madeleine, un ancien professeur témoigne :

« Personne de jugement, d’écoute et d’une grande bonté. C’était une grande éducatrice. Elle savait stimuler son personnel, donner des lignes directrices claires et était toujours souriante… ce qui aide au climat heureux d’une école! Elle avait un côté mère rassurante et encourageante en nos forces personnelles. »

Après un supériorat comme provinciale d’Outremont, sœur Madeleine est responsable de collection patrimoniale, directrice du Centre Marie-Rose, responsable des associées francophones, aide pédagogique à l’EVDI, adjointe à la responsable de l’infirmerie.

Elle écrit d’elle-même : « Je reconnais que je suis une femme pratique, soucieuse de la réalité et du possible. Je ne suis jamais plus à l’aise que sur le terrain. Je me méfie de l’inflation verbale, et dans l’expression de la pensée, je préfère les synthèses aux analyses détaillées. » Elle ajoute : « Ce qui est étranger m’attire et ma plus grande utopie est de croire que l’on puisse en arriver à vivre ensemble, races et cultures confondues, stimulées, non menacées par les différences. »

« Sœur Madeleine avait un faible pour les gens de race noire. Ils étaient attirés vers elle. Généreuse de son temps et de sa personne, la relation s’établissait et elle aidait selon les besoins. »

En l’an 2000, sœur Madeleine est nommée coordonnatrice provinciale du Québec dans le domaine de la santé à la Maison mère. Son ministère s’étend alors auprès des intervenants de la santé et des malades. « Par son dévouement inlassable, dans nos infirmeries, c’est la “Femme de l’Heure”! toujours prête, à l’écoute de chacune. » « Elle fait preuve de discrétion, de disponibilité, de sagesse : sa présence ajoute à la richesse de l’équipe. Son ouverture aux besoins de son temps et son dynamisme la rendent efficace pour créer, changer ou modifier des situations nouvelles. »

Son mandat terminé, sœur Madeleine, concentre son temps aux familles immigrantes du quartier Côte-des-Neiges, elle assure aussi de la traduction pour l’Équipe de leadership générale. Après 30 années vécues avec le groupe communautaire Olivier, elle rejoint à son tour l’infirmerie pour des mois difficiles de souffrances. Puis le Seigneur vient chercher celle qui s’est donnée tout entière à Lui et à son œuvre. Dans la paix, la lumière et la beauté, Il fait reposer son âme.