Sœur Lucie Desruisseaux

« C’est Moi, n’ayez pas peur » (Jn 6, 20)

 

Le 19 avril 2021, sœur Lucie Desruisseaux,

en religion M.-Denis-des-Anges,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 98 ans dont 77 de profession religieuse.

Née à East-Angus, Québec, elle est la 9e des 11 enfants

de Denis Desruisseaux et d’Alphonsine Morin.

Baptisée le jour même de sa naissance, Lucie a pour parrain et marraine son frère de 10 ans et sa sœur de 8 ans. Elle grandit dans une famille bien ordonnée où on apprend jeune à être responsable. Lucie note que ses parents ne commandaient pas. Son père, homme de jugement, travaillait dans le domaine de la construction, réparait et fabriquait meubles et outils. Sa mère, priante, éducatrice, soigneuse, inspirait le respect. Lucie fréquente l’école de son village et le couvent Maplewood à Waterloo, dirigés tous deux par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie; sa matière préférée est les mathématiques. Elle aime les sports d’hiver, patin, ski, et d’été : bicyclette, croquet, balle au camp… À 18 ans, elle entre au noviciat des religieuses qu’elle connaît bien, les SNJM.

A sa prise d’habit, Lucie reçoit le nom de son père: soeur Denis-des-Anges. Tout en enseignant, sœur Denis poursuit ses études et obtient un baccalauréat en pédagogie. Comme professeur, elle parcourt tous les degrés des cours primaire et secondaire, de la 1re à la 11e année. Ce sont surtout les jeunes des Cantons de l’Est qui profitent de sa compétence : Disraéli, Waterloo, La Patrie, Garthby et East-Angus. Elle y anime la Croisade eucharistique et la J.E.C. (Jeunesse étudiante catholique). Après 27 ans d’enseignement, on recourt à son expérience et la Congrégation accepte qu’elle soit la directrice fondatrice d’une école privée laïque à Sherbrooke (Association coopérative Plein Soleil). Pendant 14 ans, sœur Lucie, en étroite collaboration avec les parents et les professeurs, y inculque les valeurs de respect de l’autre, responsabilité personnelle, autonomie, collaboration, goût de l’apprentissage dans des classes à aire ouverte. Pour elle, « l’épanouissement d’un enfant est plus important que son apprentissage. »

Tout en s’investissant pleinement comme directrice, sœur Lucie partage aussi le souci de la qualité de la vie communautaire. En 1987, elle est nommée supérieure locale de la résidence Portland; son mandat terminé, elle se dépense au service financier de la maison mère et rapidement, elle est nommée animatrice du groupe Rose-Eulalie. En 2003, nommée pour Sainte-Martine, sœur Lucie y partage des services communautaires. En novembre 2009, elle vient rejoindre des compagnes à la Maison Jésus-Marie pour y recevoir des services de santé dont elle avait besoin. Elle confie « garder parmi ses meilleurs souvenirs : son travail et les consœurs du service financier de la Maison mère. »

Alors que sa santé décline, « sœur Lucie laisse le souvenir d’une femme accueillante, ouverte à la différence, attentive aux autres par son sourire et ses paroles bienveillantes. » Elle s’éteint doucement, sûre de l’amour du Christ.