Sœur Louise Morin

« J’ai confiance en toi, Seigneur; je dis: «Mon Dieu, c’est toi. » (Ps. 31, 15)

Le 21 mai  2019, sœur Louise Morin,
en religion M.-Omer-de-la-Croix,
est entrée à la maison du Père.

Elle avait 92 ans dont 70 de profession religieuse.
Née à St-Louis-de-France, Trois-Rivières, Québec,
elle était la 11e des 21 enfants
de Omer Morin et de Rose-Alma Lemire.

Sœur Louise nous rappelle que, dans sa famille, prière et travail faisaient partie du quotidien:
« Dans la grande cuisine, on faisait la prière en famille, à genoux, matin et soir, et le chapelet aussi le soir. A la messe du dimanche, on y allait quand c’était notre tour, aux 15 jours, en voiture à cheval. Et le chemin de la croix, avant ou après la messe. On faisait le mois de Marie à la croix du chemin. C’est nous qui organisions la célébration et on invitait tout le monde du rang. En cas de pluie, on se rassemblait sur notre grande galerie. »

Quant au travail, chacun apportait sa part: le père était boucher et avait son étal au marché de Trois-Rivières. « A la maison, on faisait boucherie, préparait saucisses, boudin, tête fromagée, creton; en été, on allait aux petits fruits et avec maman, on préparait les conserves: légumes, gelées, confitures… » Jeune adolescente, Louise accompagnait son père au marché et aidait à débiter la viande. À 15-16 ans, elle travaillait dans des maisons privées, 10 heures par jour, 5 jours/semaine avec un revenu de 1 dollar par semaine. Chaque année, « Mon père, puis ma mère, mes sœurs, nous allions faire une retraite fermée de trois jours. C’est là que j’ai senti un appel à la vie religieuse et je connaissais des paroissiennes devenues sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. À 19 ans, j’ai fait ma demande et je suis entrée au noviciat; j’ai reçu le nom de sœur M.-Omer-de-la-Croix. » « Ma sœur, Suzanne, m’a suivie l’année suivante. »

Pendant 45 ans, la cuisine est l’office principal de sœur Omer, d’abord à Valleyfield puis à l’école Marie-Rose à Beloeil. Dans la suite, les missions se succèdent rapidement. Sœur Louise s’adapte facilement; elle sait organiser son travail et elle aime apprendre. En 1992, elle réside à la Maison mère pour la troisième fois. Lavages, raccommodages et couture au 4e Ouest, tout mérite d’être bien fait, elle y restera 13 ans. Après un court passage à Cartierville, sœur Louise vient à la résidence Marie-Rose-Durocher: cafétéria, couture, artisanat. Ce sera sa dernière mission.

 » Dans ses difficultés de santé, tout en appréciant les attentions, sœur Louise a témoigné de sa vaillance. Active, travaillante, efficace, sœur Louise a rendu service toute sa vie, dans les maisons où elle est passée. Elle s’intéressait à la vie communautaire, participait aux réunions et à la prière en commun. Elle savait, dans l’emploi de son temps, réserver une part généreuse au Seigneur et à la Vierge Marie; elle alimentait sa vie intérieure de lectures et d’émissions religieuses. » Quant à sa famille, neveux et nièces témoignent de son intérêt pour leur vécu et de son habileté pour leur réserver des surprises de sa confection.

À la fermeture de la résidence Marie-Rose-Durocher, sœur Louise doit se retirer à l’infirmerie de Longueuil, où, malgré tout, elle envisage  plein de projets… Mais Dieu lui réserve une surprise: à peine six jours après son déménagement, Il l’appelle au banquet éternel! C’est lui qui a préparé les mets pour sa fidèle servante. « Louise, viens te reposer: tu l’as bien mérité. »