Sœur Laurette Tourigny

« Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. » Luc 12, 35

Le 24 mars 2012, sœur Laurette Tourigny,
en religion M.-Pierre-de-la-Passion,
est entrée à la maison du Père.

Elle avait 93 ans dont 76 de profession religieuse.
Née à Ste-Eulalie de Nicolet, Québec, elle était la fille de Jean-Baptiste Tourigny et de Marie-Anne Leblanc.

Laurette caractérise son enfance de « chemin de détachements tracés par le Seigneur ». Elle a six mois lorsque la « grippe espagnole » emporte sa mère; elle a cinq ans au décès de son père. « Mon oncle, déjà riche de 7 enfants, nous adopte mon frère et moi… Comblés de tendresse, nous avons pu de nouveau nous épanouir.» A 8 ans, elle perd sa tante quasi subitement. L’aînée des enfants prend la charge du foyer et devient sa 3e mère! A l’école du rang, Laurette, perturbée par trop d’émotions, n’arrive pas à donner sa mesure. 
« Par une amie, j’entendis parler des « Oiseaux bleus » du Couvent d’Hochelaga, de la formation soignée aux tâches domestiques comme aux principes chrétiens de la vie. Nous décidons de tenter cette aventure.» Laurette a alors 14 ans, elle sait que le Seigneur guide sa vie. L’année suivante, bien décidée à lui donner sa vie, elle quitte Hochelaga pour entrer au postulat SNJM. 

Sœur Pierre-de-la-Passion, fait profession à 17 ans. Cuisinière débrouillarde et créative elle met ses talents au service de ses consœurs. Rapidement elle est désignée auprès de nos sœurs malades, comme infirmière.

« Service de nuit, service de jour. Elle assumait la responsabilité des grandes malades, des opérées, des agonisantes. Sœur Laurette ne comptait ni son temps, ni sa peine, ni ses fatigues, elle n’écoutait que son grand cœur. Elle excellait en tout, des soins les plus humbles, des plus variés, aux diagnostics des plus clairvoyants, des plus éclairants, des plus précieux. »

« Par son accueil chaleureux, par son écoute attentive, par ses délicatesses de toutes sortes, elle savait panser les blessures tant physiques que morales.»

Sœur Laurette écrit : « Ce fut pour moi grâce et leçon de vie d’être depuis longtemps auprès des religieuses mourantes; face à la mort, aucun masque n’est possible. Je voudrais n’avoir qu’un désir unique : faire Sa volonté, dans la lumière d’une vérité totale; de là vient la paix de l’âme face à Dieu. »

Notre sœur était prête à « plier son tablier » pour rencontrer Celui qu’elle a servi dans ses sœurs.

« Merci, sœur Laurette, pour votre fidélité à donner beaucoup de temps à la prière en présence de Jésus à la chapelle. Merci pour tout ce que vous avez accompli dans la discrétion de votre humble et merveilleux quotidien. »