Sœur Laurette Séguin

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisie » (Jn 15, 16)

 

Le 28 janvier 2021, sœur Laurette Séguin,

en religion M.-Georges-Adélard,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 96 ans dont 72 de profession religieuse.

Née à Vaudreuil, Québec, elle était l’aînée des deux enfants

d’Adélard Séguin et de Rose-Alba Rousseau.

Laurette, de parents canadiens français, grandit dans un foyer où l’anglais, langue de travail, est la langue de tous les jours. C’est ainsi que dès l’enfance Laurette apprend l’anglais. Toutefois, son éducation scolaire sera en français, car ses parents tiennent à ce qu’elle fréquente l’école catholique : d’abord celle de sa paroisse Saint-Nazaire, puis l’école de l’Immaculée, à Ville La Salle, tenue par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Son père y est concierge.

Après sa 9e année, Laurette s’oriente vers le cours commercial offert par les Sœurs de Sainte-Anne, tout en poursuivant avec les SNJM ses études musicales en piano jusqu’au diplôme supérieur. Elle termine à 20 ans. Dans ses loisirs, en plus des visites d’adoration du Saint-Sacrement chez les Sœurs Marie-Réparatrice, elle aime accompagner son père à la conciergerie et donner un coup de main : elle connaît ainsi ses anciens professeurs de plus près, s’initie à leur vie hors des classes. L’appel à la vie religieuse se clarifie et à 22 ans, elle entre au noviciat des SNJM.

Aux premières nominations, sœur Georges-Adélard, qui désire enseigner la musique, se voit désignée pour une classe régulière, celle des petits des quatre années primaires à Greenfield Park, en français. Le succès de la jeune professe résorbe sa frustration. À ses derniers vœux, alors qu’on lui offre d’enseigner la musique, elle opte pour continuer en classe régulière. D’année en année, sœur Laurette enseigne avec succès toutes les classes des cours primaire et secondaire. Les écoles de Saint-Bruno, d’Anastase-Forget à Saint-Lambert, de Curé-Lequin, Saint-Léonard, Montréal-Est et de la Régionale de Chambly profite de sa vie débordante.

En plus, toujours, la musique l’accompagne : chorales, concerts. Après l’obtention d’un baccalauréat en pédagogie, elle obtient, et pourquoi pas de l’École Vincent D’Indy, son diplôme supérieur en orgue. Femme ardente et organisée, elle presse le temps, car, elle ne sait pas attendre : déjà la seconde carrière se dessine et sœur Laurette est nommée directrice au couvent de Longueuil. Elle occupe d’autres postes de direction au Mont Jésus-Marie et à l’école secondaire de Saint-Lambert. Sept années passent vite.

Sœur Laurette connaît les besoins du Cegep Édouard-Montpetit à Longueuil, pour y avoir enseigné : apôtre dynamique et active, enthousiaste et énergique, elle s’y engage, à 66 ans, en pastorale deux-trois jours/semaine, dirige une chorale, prépare concerts et séances. A sa résidence Grant et à la Maison du Patrimoine, elle donne des leçons de piano, affiliée à l’École de musique Vincent D’Indy. Elle ajoute du bénévolat en paroisse.

À 76 ans, Sœur Laurette accepte de s’impliquer pendant une dizaine d’années dans le conseil d’administration du Phare de Longueuil, (organisme visant à permettre à des jeunes adultes de vivre une expérience auprès des personnes marginalisées).

Surdité et cécité progressives obligent sœur Laurette à diminuer ses activités. À 89 ans, elle est accueillie à l’infirmerie. Très fervente et généreuse, elle se reconnaît dans le ministère de la prière. Le Notre Père est sa prière favorite, avec le Bréviaire et le chapelet. Donnée à Dieu elle est prête à l’accueillir, lorsqu’il vient la chercher.