Sœur Julienne Lebrun

« Auprès du Père, je vais vous préparer une place. » (Jn 14, 3)

 

Le 20 mai 2021, sœur Julienne Lebrun,

en religion Mathilda-Marie,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

Elle avait 95 ans, dont 69 de profession religieuse.

Née à Maskinongé, Québec, elle était la dernière

des huit enfants d’Hervé Lebrun et de Mathilda Lemyre.

Julienne naît, tout petit bébé de trois livres et quelques onces, après un gros avant-midi de lavage de sa maman. Elle est baptisée l’après-midi même; les trois aînés de la famille sont parrain, marraine et porteuse. Elle grandit choyée par ses frères et sœurs. Encore très jeune, elle préfère aider aux travaux de la ferme que de travailler dans la maison. La nature l’émerveille. Jusqu’en 7e année, elle fréquente l’école du rang puis le pensionnat du village et celui de Valleyfield, tous deux dirigés par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). Elle y retrouve sa marraine, Marcelle, devenue sœur Rachel-Marie.

Munie de son diplôme de 4e Lettres-Sciences, Julienne revient à Maskinongé et enseigne à une école de rang. Elle a alors 40 élèves de la 1re à la 7e année primaire. Après un an, éclairée de son expérience, elle décide de retourner à Valleyfield pour obtenir un brevet d’enseignement. L’année suivante, sœur Cécile-de-la-Croix, professeur de musique à Maskinongé, lui demande de l’aider dans l’enseignement du piano et lui offre en même temps de poursuivre ses études musicales jusqu’au brevet académique. Trois ans s’écoulent.

En janvier 1950, à 24 ans, Julienne entre au noviciat des SNJM. Elle n’est pas en terrain inconnu : deux de ses aînées l’y ont précédée : sœur Rachel-Marie et sœur M.-du-Divin-Pasteur (Marcelle et Gabrielle); de plus leur frère aîné Maurice, est père dominicain et Ernest, père du Saint-Sacrement. Julienne confie : « Pour moi, l’invitation du Seigneur était claire. » Elle reçoit le nom de sa mère : sœur Mathilda-Marie.

Tout en poursuivant ses études musicales à Vincent-d’Indy et à l’Université de Montréal, sœur Mathilda enseigne pendant 25 ans le piano et le chant, elle dirige également des chorales : Collège Eulalie-Durocher (Saint-Lambert), à Beauharnois et au pensionnat Marie-Rose. Vient le temps d’une seconde carrière. Après un séjour de deux ans à Beloeil, sœur Julienne est aide-secrétaire provinciale pendant 13 ans alors qu’elle partage la vie communautaire de la résidence Christophe-Colomb. Elle devient ensuite secrétaire de la directrice générale de la maison mère et cela pendant 15 ans, elle habitera d’abord à la résidence Bourget puis à la maison mère. Sœur Julienne aime son travail de secrétariat. Elle apprécie aussi la vie en petit groupe.

« Les fêtes communautaires et religieuses me rendaient heureuse : les Eucharisties célébrées par des prêtres amis du groupe, les repas de fête, la rencontre à la communauté : beaux souvenirs! Actuellement (en 1999), je vis à la maison mère : je m’y plais beaucoup et j’apprécie grandement les belles fêtes liturgiques. » Et elle poursuit : « Un des signes — entre plusieurs autres — de l’amour de Dieu a été de me faire aimer sa Parole et de me donner le goût de la vivre… »

Les années s’écoulent dans la simplicité, le service, la discrétion, la prière. À 82 ans, sœur Julienne est accueillie à l’infirmerie. Pendant 13 ans, elle s’en remet à son Seigneur : mission de priante.