Sœur Jacqueline Cossette

« Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Isaïe, 43, 4)

 

Le 11 septembre 2020, sœur Jacqueline Cossette,

en religion M.-Marguerite-Bourgeoys,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 91 ans dont 67 de profession religieuse.

Née à St-Eustache, Québec, elle était la dernière des

cinq enfants de Nelson Cossette et de Marguerite Demers.

Jacqueline grandit choyée par son père, professeur agronome, et sa mère, femme de cœur habile dans les arts domestiques. Jacqueline rappelle ce souvenir: « J’avais 5 ans, assise sur ma petite chaise, près de ma mère qui tricotait; moi aussi, comme elle, j’avais mon tricot, elle me montrait: Elle savait tout faire! »

À Saint-Eustache et à Sainte-Anne-de-la-Pérade, Jacqueline fréquente l’école des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame. Elle marche au catéchisme enseigné par le vicaire, l’abbé Léonide Joinville, frère de sœur Marie-Fidèle, s.n.j.m. Elle a aussi chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, du côté paternel, une tante, s. Marguerite-de-France, et deux cousines : s. Marie-Blandine et s. Jean-Gabriel.

Elle pratique les loisirs de l’époque: bicyclette, patins à roulettes, ski, chorale, action catholique (J.A.C.), pêche sur glace (elle vit à Sainte-Anne-de-la Pérade, – poissons des chenaux: industrie hivernale renommée). Les études terminées, Jacqueline demeure à la maison: « Papa ne voulait pas que je travaille à l’extérieur, j’étais fragile de santé. »

Le premier appel à la vie religieuse entendu dans son cœur à 15 ans, est renouvelé à 18 ans. Jacqueline quitte le foyer paternel pour entrer au noviciat des S.N.J.M. à 21 ans. « Les premiers temps, j’ai beaucoup pleuré jusqu’à ce que l’on me donne la responsabilité de règlementaire et le raccommodage des coiffes. J’avais des aptitudes pour le travail des mains: couture, dessin, je décorais les tableaux. »

À sa prise d’habit, elle reçoit le nom de M.-Marguerite-Bourgeoys, en l’honneur de sa mère et des religieuses chez qui elle a étudié. Jeune professe, sœur Marguerite est nommée à l’enseignement des enfants de 4e à 7e année primaire; elle s’occupe aussi de la sacristie, du chant et de la Croisade Eucharistique, aux écoles de Beloeil, Saint-Timothée et Sainte-Philomène. A ses vœux perpétuels, elle est nommée maîtresse de discipline aux pensionnats Mont-Royal, de Valleyfield et Marie-Rose.

Sœur Jacqueline réussit très bien: les élèves sont heureuses, apprécient leur maîtresse qui leur enseigne aussi la couture et le bricolage. 14 années passent très vite. Après une année de formation particulière, sœur Jacqueline est demandée comme directrice de vie de groupe à l’Institut Nazareth, seul centre spécialisé en réadaptation, uniquement en déficience visuelle au Québec. Elle se dévoue auprès des aveugles pendant trois ans. Au moment de son départ, elle reçoit le témoignage suivant de la directrice générale:

« Sœur Jacqueline jouit d’une personnalité forte: Sens des responsabilités, conscience professionnelle, bonnes relations interpersonnelles, grande discrétion, assiduité exceptionnelle, bonne collaboration avec l’autorité. »

Les 16 années qui suivent retrouvent sœur Jacqueline comme conseillère sociale à Centre-Aide, au Centre de référence du Grand Montréal. Elle y travaille à temps plein, y est hautement appréciée, tout en partageant la vie communautaire de la résidence Édouard-Montpetit et de celle de Marie-Rose-Durocher. Successivement elle rend les services d’adjointe à la supérieure provinciale, de supérieure locale pour la grande joie des sœurs. Après un service de quatre ans comme supérieure de groupe à la Maison mère, sœur Jacqueline revient à Marie-Rose-Durocher pendant 17 ans, souvent conseillère locale. Perdant peu à peu son autonomie, en 2017, elle est accueillie à l’infirmerie de Longueuil.   

Le Seigneur vient chercher dans son sommeil celle qui a bellement « tenu sa lampe allumée. »