Sœur Jacqueline Chartrand
« Rassasie-moi de ta présence et je serai dans la joie » Ps 90, 14.
Le 20 octobre 2013, sœur Jacqueline Chartrand,
en religion M.-Denise-Bernadette,
est entrée à la maison du Père.
Elle avait 91 ans dont 63 de profession religieuse.
Née à L’Épiphanie, Québec, elle était l’aînée des 10 enfants d’Eugène Chartrand et de Bernadette Dufresne.
Jacqueline grandit d’abord à l’Épiphanie, étudie au couvent des SNJM et assez tôt suit sa famille à Montréal où le père tient un commerce d’épicerie. Elle s’adapte alors difficilement à une classe de 6e année, laisse l’école pour aider sa mère à la maison et périodiquement travaille à l’épicerie familiale comme caissière. Les années passent, Jacqueline est heureuse. Sur invitation d’une religieuse des Saints Noms de Jésus et de Marie, elle suit une retraite fermée au début de juillet 1948. Son bonheur la questionne.
« J’avais 26 ans, j’étais presque fiancée. Pendant le Salut du Saint-Sacrement, j’ai entendu nettement ces paroles du Seigneur : ‘Tu sais bien ce que je veux!’ Ébahissement. Décision. »
Jacqueline, à la surprise de la famille et des ami-e-s, entre au noviciat deux semaines plus tard.
Sœur Dernise-Bernadette enseigne pendant 11 ans à Valois et à Cookshire, puis est responsable des élèves pensionnaires à Maskinongé et à St-Jean-de-Matha. Les huit années qui suivent, elle est couturière à la maison mère et au couvent de St-Lambert. Comme les circonstances nécessitent la présence de soeur Jacqueline auprès de sa mère dont l’état de santé est préoccupant, elle l’accompagne au quotidien à la résidence Berthiaume-du-Tremblay.
« Sœur Jacqueline, témoigne l’aumônier, d’une humeur égale et d’une disponibilité remarquable, s’est ouverte à tous les besoins tant spirituels que sociaux de notre milieu et, en tous temps et en tous lieux, elle a semé la joie, l’espérance et l’amour. »
Après dix ans, sœur Jacqueline revient à la maison mère pour y rendre les services d’animatrice auprès des sœurs malades et de standardiste. Son talent artistique s’exprime dans des œuvres de céramique. A la résidence de Sainte-Martine elle poursuit ses divers services communautaires. Les cinq dernières années de sa vie, on retrouve sœur Jacqueline à la maison Jésus-Marie de Longueuil.
« D’une main allègre, elle manie les aiguilles à tricoter jusque dans sa chambre d’infirmerie. Elle accepte la souffrance, la déception, la longue attente jusqu’au jour » où le Dieu de la fête l’invite à vivre ce qu’elle a espéré : la Présence dans l’Amour.