Sœur Françoise Laberge

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 5)

 

Le 31 août 2023, sœur Françoise Laberge,

en religion Marie-Jacinthe,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 103 ans, dont 73 de profession religieuse.

Née à Sainte-Martine, Québec, elle était la 7e des 8 enfants

de Joseph-Édouard Laberge et de Maria Giroux.

Françoise grandit sur la ferme de ses parents. Son père, marqué par la maladie, ne réussit pas à faire fructifier le bien familial. Ils vivent pauvrement. Malgré tout, la maman, « est d’une générosité peu commune toujours prête à aider qui est dans le besoin ». Dès son enfance, Françoise exprime son attrait pour le ciel : ne veut-elle pas « marcher jusqu’au bout de l’horizon » pour y atteindre le ciel? Nostalgique, elle est heureuse de fréquenter l’école, mais voudrait que sa sœur cadette, Marie-Marthe, handicapée mentale, y réussisse aussi.

Françoise poursuit ses études à Sainte-Martine jusqu’à l’obtention d’un diplôme en sciences familiales. Dès la remise de son diplôme, elle obtient un poste d’enseignante dans une école rurale à Saint-Télesphore puis auprès d’adultes à Arvida. Après quatre ans, elle doit revenir à la maison pour aider les siens. « Durant ces années, je demeure travaillée par l’attrait de la vocation religieuse ». Elle consulte son évêque, Monseigneur Paul-Émile Léger, et décide d’entrer chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Elle a 28 ans.

Son noviciat est marqué par le nom reçu avec joie: sœur Marie-Jacinthe. Dès la profession religieuse, elle poursuit sa vocation d’enseignante en sciences familiales pendant 27 ans aux écoles Baril, Sainte-Véronique, Marie-Immaculée, Jeanne-Mance et Marie-Rose. À 57 ans, sœur Marie-Jacinthe, devant les besoins pressants de sa famille, sœur lourdement handicapée et mère âgée, obtient la permission de leur porter assistance, à plein temps. Ces années lui sont difficiles et nécessitent un temps de repos.

De retour à la résidence Marie-Rose-Durocher, avec une tâche communautaire allégée, sœur Françoise participe de tout son cœur au rythme quotidien, rayonnant sa soif de Dieu et sa charité fraternelle. En l’an 2000, elle gagne la maison mère et après trois ans, est admise à l’infirmerie.

Ses 20 dernières années sont pour sœur Françoise un temps de vie intense avec son Dieu. Elle multiplie aussi les attentions aux membres de sa famille, continue de s’émerveiller devant la nature et cultive une présence de qualité auprès de son entourage. Jusqu’à sa dernière semaine de vie, sœur Françoise étonne par sa lucidité, sa fidélité au quotidien et sa reconnaissance. Elle avait demandé que ses funérailles soient marquées par la joie, l’action de grâce, la musique. Désir bien exaucé.