Sœur Fleurette Deneault

« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).

 

Le 4 décembre 2020, sœur Fleurette Deneault,

en religion M.-Lambert-Joseph,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 98 ans dont 77 de profession religieuse.

Née à Hemmingford, Québec, elle était la dernière

des cinq enfants de Joseph Deneault et d’Annie Ryan.

Fleurette grandit avec deux frères aînés, les deux autres étant décédés avant sa naissance. Elle fréquente d’abord l’école du rang puis, après son cours primaire, le couvent de Saint-Chrysostome, où elle connaît les sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. De ses parents, Fleurette apprend l’accueil, l’ouverture aux autres. Pour aider à la ferme, ils ont un employé démuni intellectuellement; c’est au quotidien que Fleurette pratique le respect de l’autre, la générosité, la bonté qui marqueront sa personnalité.

L’attrait pour la vie religieuse naît à la visite d’un Père Blanc d’Afrique. Fortement interpellée Fleurette commence à prier pour connaître sa vocation. « A partir de cette rencontre, j’avais 14 ans, l’idée de me faire religieuse m’a poursuivie jusqu’à mon entrée dans la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, le 24 janvier 1941. »

Fleurette reçoit le nom de soeur M.-Lambert-Joseph. Ses 14 premières années d’enseignement se déroulent auprès des élèves de 3e, 6e et 7e années du cours primaire aux pensionnats Mont-Royal et Marie-Rose. Après deux ans d’études, elle enseigne pendant 10 ans aux jeunes de 1re et 2e années du cours secondaire aux écoles Sainte-Véronique et Marie-Immaculée de Montréal puis est nommée assistante directrice à l’école du Sacré-Cœur de Sainte-Martine. Titulaire de classe, elle est en même temps assistante de mouvements de jeunes: Croisade Eucharistique, Cadettes du Sacré-Cœur, J.E.C. (Jeunesse étudiante catholique).

« Le plus précieux de mes engagements apostoliques, qui correspondait davantage à mon souci des pauvres et des démunis, c’est l’ouverture d’une Maison de transition pour jeunes filles en difficultés de 18 ans et plus. Ce projet a duré 12 ans; 90 jeunes filles en ont bénéficié. J’avais à leur offrir en plus du gîte et du couvert, du temps d’écoute, d’attention, d’affection et de joie de vivre avec une certaine formation, dans la discrétion, la douceur et la fermeté. »

A la fermeture de la Maison de transition, sœur Fleurette, toujours attirée par les démunies, offre ses services à la Maison Marguerite, centre d’hébergement et de dépannage pour les « femmes de la rue », tenue par les Sœurs Grises. Elle y est intervenante bénévole pendant plus de 15 ans. À cette présence hautement reconnue comme bienfaisante, elle joint la préparation au baptême en paroisse, puis la présence auprès des SNJM à l’infirmerie Saint-Charles.

Lorsque sa santé commence à défaillir, à son tour elle est reçue à l’infirmerie, où elle demeure souriante, intéressée aux autres, reconnaissante envers les soins reçus jusqu’à ses toutes dernières années. Elle a confié: « Jésus m’interpelle: Prends ta croix, suis-moi. Sois présence qui sauve. Je m’y accroche péniblement et par amour, jour après jour: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Sœur Fleurette, à 98 ans, était prête à rencontrer Jésus!