Sœur Élisabeth Maheu

« Viens, tu comptes pour moi, tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is. 43, 4)

Le 12 janvier 2020, sœur Élisabeth Maheu,
en religion Marie-Valentine,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

Elle avait 99 ans dont 72 de profession religieuse.
Née à Saint-Louis-de-Gonzague, Québec, elle était la 7e des 13 enfants
de Pierre Maheu et de Valentine Daoust.

Chez Élisabeth, ils étaient 12 filles et un garçon décédé à 10 ans. « Mes parents étaient cultivateurs, pas riches, mais nous n’avons jamais manqué du nécessaire. Ils ont fait les sacrifices voulus pour nous donner au moins deux à trois ans de pensionnat. »

Élisabeth fréquente l’école du rang avant d’être pensionnaire au couvent de son village. Sa 8e année terminée, elle est à nouveau pensionnaire pendant quatre ans à Sainte-Martine où les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie tiennent une école ménagère.

« J’ai reçu un premier appel à la vie religieuse à l’âge de 12 ans, lorsque ma sœur Flore est entrée en communauté. Ma vocation a grandi graduellement, particulièrement pendant mes années à Sainte-Martine. Et je suis entrée chez les SNJM à 19 ans. »

Sœur Valentine-Marie est toute préparée pour enseigner la couture dans les instituts familiaux. Nommée à Sainte-Martine, elle y est professeur de couture pendant 12 ans. Suivront cinq années à l’Institut familial de St-Lambert, puis sept ans à l’Institut de Pédagogie familiale. Avec la réforme scolaire des années ’60, les écoles familiales disparaissent, remplacées par les CEGEP. Sœur Élisabeth est envoyée à Verchères, responsable des élèves et à l’école secondaire Marie-Rose, professeur d’arts plastiques et responsable du service audio-visuel.

« Éducatrice et compagne droite, discrète, ordonnée, de rapports agréables, sœur Élisabeth témoigne avec simplicité des valeurs évangéliques. » « Elle était ouverte aux personnes, écoutait davantage qu’elle ne parlait, faisait preuve d’entregent, cultivait ses amitiés. »  

A partir des années ’75, sœur Élisabeth vit, pendant 20 ans, dans un petit groupe adonné à l’animation paroissiale: chorale, catéchèse initiatique, Vie montante, dont elle assume la responsabilité, CPP (Conseil paroissial de pastorale). En même temps, elle trouve moyen de maintenir son service de couture pour la maison-mère. En 1995, sœur Élisabeth, qui a déjà 75 ans, vient enrichir la communauté de Marie-Rose-Durocher. Elle y rend le service de réceptionniste et poursuit sa participation à la paroisse St-Alphonse-d’Youville et à la maison-mère. En 2013, avec l’âge et une surdité qui s’accroit, elle rejoint l’infirmerie de la maison Jésus-Marie.

Même à l’infirmerie, sœur Élisabeth s’est fixé un horaire structuré, ce qu’elle a aimé toute sa vie. La surdité dont elle souffre rend la communication quasi impossible. Elle demeure une femme ouverte à la prière, à la tendresse du Seigneur, elle était prête pour la Grande Rencontre.