
Sœur Élisabeth Gagné
« Je suis venu apporter le feu sur la terre » (Luc 12,49)
Le 18 septembre 2021, sœur Élisabeth Gagné,
en religion M.-Paul-de-Damas,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 94 ans, dont 68 de profession religieuse.
Née à Valleyfield, Québec, elle était la dernière des
16 enfants de Thomas Gagné et de Joséphine Lalonde.
La grand-mère paternelle d’Élisabeth, Josette St-Thomas, dit St-Arnauld, était amérindienne huronne. Les parents d’Élisabeth, venus d’Ontario, où 13 de leurs enfants étaient nés, ont émigré à Valleyfield avant la crise financière, attirés par les possibilités de travail qu’offrait la Montréal Cotton Co. Son père et ses frères ont connu les grèves ouvrières de cette compagnie à Valleyfield. La famille déménage plusieurs fois et Élisabeth grandit surtout près de la cathédrale Sainte-Cécile, où elle va à la messe tous les matins. Elle fréquente l’école paroissiale Sainte-Cécile puis le Pensionnat tenu par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie où elle termine un cours Lettres-Sciences, puis son École Normale, la première année en anglais.
Dans ses loisirs, elle est membre des « Bernadettes », elle amuse les petits enfants du secteur, donne des cours et s’engage dans la JEC (Jeunesse étudiante catholique). Munie d’un diplôme supérieur en français à 19 ans, elle enseigne pendant cinq ans avant d’entrer au noviciat SNJM. Sa vocation religieuse a grandi avec elle, nourrie d’une attirance vers les pauvres, les démunis.
Nommée sœur Paul-de-Damas, en l’honneur du Cardinal Paul-Émile Léger, son ancien curé et directeur spirituel, sœur Élisabeth enseigne au cours classique des pensionnats Marie-Rose et d’Outremont et au Collège Jésus-Marie. À ces six ans d’enseignement suivent sept années d’études à l’Université de Montréal, en pharmacie, où elle se classe première aux examens des Facultés de la province de Québec.
Pour répondre aux besoins de la congrégation et à sa formation professionnelle, sœur Élisabeth est nommée responsable de la pharmacie à la Maison mère. Pendant 39 ans, elle y servira sa communauté avec compétence, exactitude, diligence. Au moment de la fermeture de la Maison mère, sœur Élisabeth rejoint le groupe de Sainte-Martine puis celui de Marie-Rose-Durocher. Bien sûr, elle demeure la personne responsable de la pharmacie locale.
Tout au long de ces années, sœur Élisabeth s’implique dans le réseau Justice et paix, le groupe Solidarité-Justice SNJM du Québec. Pendant plusieurs années, elle est conseillère provinciale, fait partie de l’équipe responsable locale, et agit comme animatrice appréciée du groupe Place de l’Aurore. Elle demeure proche de sa famille et en parle avec chaleur.
Femme de devoir, depuis son enfance, elle est fidèle à ses engagements et à ses responsabilités. À l’infirmerie, les quatre dernières années, sa présence est paisible, attentive. Si elle aime converser, elle aime aussi prier. Tant qu’elle le peut, elle s’adonne à la lecture, s’intéresse aux nouvelles mondiales, soutient ses opinions. Librement, paisiblement, elle accueille ses derniers moments et s’en remet à son Jésus.