Sœur Denise Girard 

« Je suis venu pour que les gens aient la vie en abondance. » (Jn 10, 10) 

 

Le 19 octobre 2023, sœur Denise Girard, 

en religion M.-Thérèse-Henriette, 

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection. 

 

Elle avait 89 ans, dont 68 de profession religieuse. 

Née à Sherbrooke, Québec, elle était la 3e des 4 enfants

d’Henri Girard et de Thérèse David. 

Denise grandit à Sherbrooke, belle ville des Cantons de l’Est. Elle fréquente le couvent Maplewood à Waterloo, chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, où elle fait ses études en tant que pensionnaire avec sa sœur cadette.

À 19 ans, elle entre au noviciat de ces religieuses qu’elle a bien connues et y reçoit le nom de sa mère : M.-Thérèse-Henriette. 

Ses 13 premières années d’enseignement la dirigent vers le piano, à Disraeli, Sherbrooke, pensionnat Mont-Royal et pensionnat d’Outremont. Sœur Thérèse a pourtant un désir : être missionnaire. Pour se préparer à la mission du Brésil, elle apprend le portugais. La nomination de 1966 concrétise ce désir : São Paulo, au Brésil. Elle a 32 ans. Elle y rejoint quelques compagnes SNJM et s’engage dans des communautés de base à la formation des laïcs. Durant ses 20 ans donnés au Brésil, ce qui suscitera davantage ses énergies, c’est le ministère pastoral auprès des travailleurs. Elle écrit : « Avec ces braves hommes et femmes, nous prions d’abord, nous organisons l’action, souvent le soir, parce que leurs terribles conditions de travail l’exigeaient. Souvent la nuit, nous saisissions l’occasion de fournir des couvertures aux sans-abri ». 

Au rythme de trois ans, les missionnaires SNJM reviennent au pays. En 1986, alors que sœur Denise prend son année sabbatique au Québec, elle est nommée par le Conseil général comme directrice des Missions. Ce qui signifie qu’elle demeure au Québec, voyant aux besoins des missionnaires SNJM, et assurant le lien entre elles et le Québec. Sœur Denise a le sens de l’équipe, la perception des besoins, l’économie des énergies et elle entend l’appel de l’inédit…

« Il lui devient important de créer une entité d’appartenance pour les novices brésiliennes et pour entretenir des liens entre les missionnaires du Brésil, d’Haïti et du Pérou. » D’une première rencontre nait l’inspiration d’un « Secteur-Missions », murie et acceptée par les autorités en 1991 : « C’est la naissance d’une communauté de solidarité internationale parmi les sœurs de ces pays et de la résidence Cadillac, lieu d’accueil — et de ressourcement — pour les missionnaires à Montréal. » 

De 1991 à 1997, sœur Denise est coordonnatrice du Secteur-Missions. Elle s’implique aussi au Québec auprès des pauvres dont elle perçoit la misère. « Les pauvres d’ici comme ailleurs ont la même simplicité, la même ouverture, ils sont aux prises avec les problèmes de survie : nutrition, logement, santé. » 

En 1998, sœur Denise est mandatée par l’Assemblée des évêques du Québec au poste d’accompagnatrice spirituelle au mouvement Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). « Travailler là où la vie est menacée (…) poursuivre l’éducation et la formation dans l’action auprès des jeunes en lutte pour la survie, malgré le manque d’emplois, le chômage, le travail précaire. » Elle y investit cœur et énergie. 

Les années passent, sœur Denise est affaiblie par la maladie. Reçue à la Maison Jésus-Marie en 2018, « Denise vit le moment présent dans la prière, la patience et l’accueil des autres. » Incapable de parler, elle reçoit les soins avec reconnaissance. Un regard et un sourire suppléent. Elle est prête à accueillir le Seigneur; de sa prière, monte : « En toi, j’ai mis mon bonheur, toi mon seul partage »