Sœur Claire Paquette

« Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, mon amour pour toi ne changerait pas. » (Is 54, 10)

 

Le 21 septembre 2021, sœur Claire Paquette,

en religion M.-Julien-de-la-Croix,

s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.

 

Elle avait 93 ans, dont 73 de profession religieuse.

Née à Lac Orford, Québec, elle était la 3e des six enfants

d’Omer Paquette et de Zéphirine Tessier.

Claire fréquente d’abord l’école du rang, assez éloignée de la maison, ce qui l’oblige à s’en absenter durant l’hiver. En 5e année du primaire elle poursuit, à Waterloo, à l’école du Sacré — Cœur dirigée par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. « C’est là que j’ai vraiment commencé à apprendre quelque chose. En 7e année, sœur Jeanne-du-Carmel m’a demandé de commencer la JEC (Jeunesse étudiante catholique). Je crois que c’est à partir de ce moment que le Christ est devenu important dans ma vie. Après ma 9e année (c’était pendant la guerre 39-45) j’ai travaillé environ neuf mois dans une usine de munitions. Cette expérience de travail m’a donné plus de maturité et j’ai décidé de continuer mes études. » Elle s’inscrit alors au cours Lettres Sciences du Couvent Maplewood. Dès la fin de ses études secondaires, à 18 ans, elle entre au noviciat des SNJM, religieuses qu’elle connaît bien.

À sa prise d’habit, sœur Claire reçoit le nom de Julien-de-la-Croix. Dès la fin de son noviciat, elle commence une carrière d’enseignante au primaire et au secondaire, carrière qui durera 31 ans. Elle fait le tour des pensionnats de la Congrégation au Québec : Saint-Lambert, Hochelaga, Valleyfield, Outremont, Mont-Royal, Longueuil, tout en poursuivant des études universitaires. Elle se spécialise en sciences : chimie, mathématiques, elle est également assistante de JEC.

Son dynamisme, son humour, sa rigueur et sa souplesse font qu’elle est appréciée de ses élèves et de ses collègues. Pour ses neuf dernières années d’enseignement, sœur Claire opte pour l’enseignement religieux dans l’une des écoles publiques les plus multiculturelles de Montréal, l’école Saint-Luc de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dans Côte Saint-Antoine. Elle y enseigne la catéchèse, la morale et anime la vie étudiante en IIIe, IVe et Ve secondaires.

Pendant ses dernières années d’enseignement, sœur Claire fait l’expérience de vivre en petit groupe : aux Résidences boul. Saint-Joseph, rue Dufresne, N.-D.-de-Bon-Secours. À 53 ans, elle opère un tournant dans sa vie professionnelle : orientée vers la classe ouvrière, elle décide de travailler en usine comme journalière au Regent Industries, pour un salaire de 3,68 $/heure. On est en 1980. Elle y reste quatre ans, partageant la vie communautaire de compagnes engagées, elles aussi en justice sociale, à l’aide aux personnes défavorisées. Suivent deux années où elle vit à Lachenaie puis à Davignon collaborant à des projets communautaires : Le P.A.S. et le « Manoir des jeunes ».

La résidence Albani vient la chercher comme supérieure et le couvent de Valleyfield comme assistante locale où elle rend de multiples services. Puis la maison mère requiert son aide au Service financier, elle y travaille pendant 12 ans, attitrée à la paye des employés. En 2012, la maison Jésus-Marie l’accueille; bientôt, elle est reçue à l’infirmerie.

La plus grande partie de son temps est vouée au ministère de la prière. Sœur Claire garde son humour et vit avec sérénité le dépouillement au niveau de sa santé. La tendresse, l’amour de Dieu alimentent sa prière et son contact avec le quotidien. La prière liturgique nourrit son âme et accentue son accueil au vouloir divin. Sœur Claire, à 93 ans, est prête à la rencontre de son Dieu pour une éternité bienheureuse.