Sœur Aline Ratelle
« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Ep 1, 3)
Le 31 octobre 2021, sœur Aline Ratelle,
en religion M.-Charles-André,
s’est endormie dans l’espérance de la résurrection.
Elle avait 93 ans, dont 73 de profession religieuse.
Née à Lesage, Terrebonne, Québec, elle était l’aînée des quatre enfants
de Charles-Auguste Ratelle et d’Éva St-Germain.
Aline est baptisée à l’église de Saint-Jérôme. Son père, cultivateur, est habile dans les travaux manuels. Elle a quatre ans lorsque la famille déménage à Saint-Jérôme. Elle y fréquente les petites écoles : Saint-Jean-Baptiste, Saint-Louis, et Labelle et y connaît les sœurs de Sainte-Anne. En 1941, la famille déménage à Montréal. Aline poursuit ses 8e et 9e années à l’école Saint-Clément avec les sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Les études lui sont faciles et elle réussit bien. À 15 ans, elle s’engage dans une manufacture de Pepsi-Cola : travail très fatigant.
Dès qu’elle a un diplôme commercial, elle se trouve un travail de bureau pour des épiciers en gros. Membre de la JOC (Jeunesse ouvrière catholique), elle profite avec ardeur de la formation donnée : « C’était pour moi une école de formation à la prière et à l’action apostolique. Depuis mon jeune âge, je me sentais attirée à la vie religieuse. Dans la JOC, j’avais un accompagnateur spirituel. Après trois ans, je suis entrée chez les SNJM. J’avais 18 ans. »
A la prise d’habit, Aline reçoit le nom de sœur M.-Charles-André. Tout en enseignant dans des écoles de Montréal, elle poursuit ses études. Elle aime ce qu’elle fait. À l’enseignement s’ajoutent des activités auprès des élèves : Croisade eucharistique, J.E.C., Congrégation mariale, caisse scolaire, etc. En 17 ans, elle parcourt le curriculum étudiant de la 1re année primaire à la 9e année scientifique. Sa classe est vivante, animée, engagée. Ses aptitudes et des besoins communautaires l’orientent vers des études universitaires en technologie médicale.
Après un stage à l’Hôtel-Dieu, comme technologiste médicale, elle est nommée responsable du laboratoire SNJM à la Maison mère. Elle entreprend une profession qu’elle exercera pendant près de 40 ans. Fidèle à sa formation jociste, elle confie que la prière apprise dans ce mouvement l’accompagne tout au long de sa vie religieuse : « Seigneur Jésus, ouvrier comme nous, accordez-moi, comme à toutes mes sœurs de travailler avec vous (…) de donner pour vous mes forces et mon temps. Que votre règne arrive à l’usine, à l’atelier (…) dans nos écoles, dans nos bureaux (…) Délivrez-nous de l’injustice, de l’envie, de tout mal et de tout péché… »
Dans sa communauté locale, groupe Jésus-Marie, résidence Martin, groupe Mélodie-Dufresne, sœur Aline est souvent animatrice de son groupe. Responsable d’un groupe d’associées pendant plus de 20 ans, elle est aussi conseillère provinciale, adjointe à la responsable de l’infirmerie. Sœur Aline reconnaît que les EVC (Exercices dans la Vie courante) l’ont aidée à rendre plus réel son attachement à Jésus, à l’Église, à la Communauté et « la vie en petits groupes a été pour moi occasions de grandir, de devenir plus tolérante, d’améliorer mes attitudes d’écoute, de compréhension. Au point de vue communautaire, j’ai donné beaucoup de moi-même dans différents comités. J’ai profité de tout et je vis dans l’action de grâce, dans la confiance en l’avenir. »
Après avoir vécu à la Maison mère, sœur Aline se retrouve à Sainte-Martine et à Sainte-Émélie où elle partage les services communautaires. Accueillie à l’infirmerie, elle demeure bonne compagne, vit son quotidien difficile avec vaillance. Sœur Aline garde sa simplicité, son ouverture aux autres, son esprit de prière, sa bonhommie. Elle se nourrit du cantique : « Vierge Madone, je m’abandonne », prête à l’Appel de son Maître qui vient la chercher à 93 ans.