Journée internationale de l’alphabétisation

C’est sous le thème « Promouvoir l’éducation multilingue : l’alphabétisation pour la compréhension mutuelle et la paix » que se tient la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA) en 2024.

Cette année, la JIA veut faire ressortir « le potentiel transformateur de l’alphabétisation pour favoriser la compréhension mutuelle, la cohésion sociale et la paix. Dans le monde actuel, où le multilinguisme est une pratique courante pour beaucoup, rendre autonomes les personnes par l’adoption d’une approche multilingue de l’alphabétisation et de l’éducation basée sur la langue maternelle est particulièrement efficace en raison de ses avantages cognitifs, pédagogiques et socio-économiques. »

Les célébrations de la JIA 2024 offrent de multiples façons de participer notamment en abordant les questions liées à l’alphabétisation dans ces contextes multilingues. On souhaite étudier des solutions potentielles pour améliorer l’ensemble des systèmes, dont les politiques, les programmes et les pratiques.

Soulignons que les données démontrent une augmentation régulière de l’alphabétisation malgré une certaine régression dans certaines parties du monde, conséquences, notamment de la pandémie, de conflits et de choix politiques. Selon les données récoltées par l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), on compte toujours quelque 770 millions d’adultes analphabètes dont la majorité est constituée de femmes.

Dans le contexte où l’ONU veut accélérer le processus afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (OOD) pour 2030, en particulier celui de l’ODD4 consacré à l’éducation, ces chiffres traduisent tout le travail à accomplir.

Un engagement SNJM fort en faveur de l’éducation des filles

Puente Learning Center-1988-Source : Service central des archives SNJM

Cette journée dédiée à l’alphabétisation est aussi l’occasion de rappeler que les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) sont toujours engagées en éducation, non seulement par les écoles formelles, mais également par l’accompagnement aux devoirs, l’apprentissage de la langue d’usage pour les immigrants et le soutien aux personnes réfugiées.

Ces actions s’inspirent de la volonté initiale de la fondatrice de la congrégation, mère Marie-Rose, d’éduquer les filles, surtout celles à la campagne qui n’avaient pas accès à des écoles ou qui devaient se contenter d’une instruction limitée aux travaux ménagers.

Dès les premiers pas de la congrégation religieuse enseignante, il y a une volonté d’offrir une variété de formations dépassant largement les matières traditionnelles comme l’écriture, la lecture, la religion et les travaux ménagers afin de permettre aux jeunes filles de développer leurs talents et leur permettre d’aller plus loin dans leurs études. Dans l’esprit de mère Marie-Rose, instruire les filles était primordial puisqu’elles assument un rôle essentiel au sein de la cellule familiale où elles peuvent aider au développement de leurs enfants et ultimement jouer un rôle dans la société.

Visuel soulignant la diversité des matières enseignées dans toutes les écoles où les SNJM œuvraient à l’époque.

Pour la petite histoire, rappelons cet écrit important de mère Véronique-du-Crucifix, directrice des études à la fin du 19e siècle, à une époque où l’inégalité des filles face à l’instruction n’était pas considérée comme problématique tant au Québec qu’en Amérique du Nord.

Mère Véronique-du-Crucifix (Hedwidge Davignon)

« Grande question que celle-ci : Est-il bon que les femmes soient instruites, ou n’est-il pas préférable qu’elles ne possèdent que des connaissances dont elles ne peuvent se passer dans leur humble et modeste rôle de ménagère?

Nous ne craignons pas de dire que cette question est injurieuse pour les femmes, et voici ce que nous répondons : Une jeune fille doit recevoir une instruction sérieuse, solide, étendue, complète, […]. On ne doit rien négliger pour orner son esprit et développer son intelligence. […] Une solide et complète instruction est indispensable au développement des femmes, à leur coopération dans la famille et dans la société. […]

Nous dirons donc aux jeunes filles : étudiez, cultivez sans cesse votre intelligence. »