Présence mémorable à New York pour les participants.es de CATHII — Université à l’ONU

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La présence à la CSW67* à New York fait consensus. Toutes les personnes ont adoré leur expérience aux Nations Unies. Elles la considèrent comme mémorable dans leur vie et leur parcours futur. C’est ce qui dégage de la rencontre bilan en mode virtuel du programme CATHII — Université à l’ONU, tenue à la fin du mois de mars.

L’accessibilité aux témoins invités à partager leur expérience sur des situations diverses, comme une Ukrainienne combattante et une chanteuse kurde torturée et violée, a impressionné la majorité des participants.es.

Il en est de même avec plusieurs autres conférencières venues partager leur expérience sur des réalisations. Selon Eva-Victoria, ces « récits personnels complètent bien les faits et les statistiques et augmentent la possibilité de s’identifier. Cela nous marque davantage. »

Des retombées dans leur vie quotidienne

Déjà impliquée à l’Université de Montréal, cette dernière entend mettre à profit les trucs dévoilés par la conférencière de l’Université Saint-Louis à Washington qui lui a permis de réaliser un projet de distribution de produits hygiéniques (Period Poverty) dans plusieurs milieux où les femmes en situation de pauvreté sont particulièrement démunies. Cette conférence a permis à Eva-Victoria de « ramener cela à mon milieu de vie à Montréal » et de compter sur des références pour aller de l’avant.

Pour sa part, Alexander relève sa participation à un panel sur le Moyen-Orient portant sur les droits reproductifs et droits sexuels dans ces pays, en particulier au Liban. « Nous étions six ou sept participants provenant de ce pays sur dix à ce panel. Les échanges ont été fructueux. Ils m’ont permis de mieux saisir la réalité de mon pays d’origine où l’on recense 40 % moins d’enfants inscrits à l’école. »

La participation aux ateliers et diverses activités organisées en parallèle à la CSW67 facilite grandement l’établissement de relations. Juliette a elle aussi aimé pouvoir parler avec les personnes sur place. Elle a aussi découvert diverses approches dans les présentations comme celle utilisée à l’Université de New York. « J’ai pris conscience du privilège d’être une femme blanche vivant dans un monde occidental et de la diversité des situations pour les autres femmes. »

Démystifier l’aura de l’ONU

Pour Gabrielle, sa présence à New York lui a permis « d’enlever un certain idéalisme autour de l’ONU ». Elle a été étonnée par les impacts pernicieux de la pornographie et cette « hypersexualisation de la femme dans tous les types de médias, films et vidéos. » Les conférences présentées sur ce sujet ont été révélatrices à plus d’un titre, notamment sur les approches différentes pour contrer ce phénomène. « Cela a aussi illustré les dérives de l’utilisation des médias sociaux qui ont été créés pour répondre à d’autres fins que celles-là, » a ajouté Eva-Victoria.

Cette expérience à l’ONU a aussi révélé certaines de ses limites. Ainsi Bianca soulève le manque de confiance des instances internationales à l’égard des organismes sur le terrain qui luttent contre les injustices et les inégalités avec très peu de moyens financiers et la problématique de l’imputabilité. « Comment amener l’ONU et les organisations internationales à être redevables et à mettre en place des mécanismes de financement efficaces? »

Parmi les nombreuses autres remarques mises de l’avant lors de cette rencontre, il faut noter la surprise de constater la présence d’organismes conservateurs en recherche de légitimité. « Je ne m’attendais pas à entendre des discours de droite lors de ces rencontres », mentionne Jill. Si son expérience à New York lui a permis de démystifier la structure et le fonctionnement de l’ONU, Jill souligne aussi l’importance « de développer notre esprit critique. » « Il ne faut pas être naïves. Il nous faut voir les dessous de la représentativité des groupes présents et connaître leurs orientations. »

Devant l’abondance des thèmes et la richesse des contenus d’ateliers, Chairman a exprimé le souhait de prendre le temps de digérer tout ce qu’elle a appris sur place. Cela ne l’a pas empêchée d’affirmer « cela a allumé quelque chose en moi pour appuyer davantage ma démarche dans la défense des droits des personnes. »

Un programme unique et enrichissant

Admettant que le thème de la CSW67 axé sur la technologie n’était pas le plus évident pour parler de la traite des personnes, l’ensemble des participants.es a admis avoir enrichi leurs connaissances. Les ateliers et conférences organisés en parallèle y ont été pour beaucoup. La question de la traite et les liens avec l’industrie de la restauration et de l’hôtellerie où les conditions des personnes ne s’améliorent pas ont été abordés et jugés particulièrement troublants.

En lien avec la thématique de la CSW67 « Innovation et évolution technologique, et éducation à l’ère du numérique aux fins de la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles », Eva-Victoria s’est dite d’ailleurs choquée « du décalage avec la réalité ». Le discours d’une Écossaise sur la technologie a fait prendre conscience que l’accès aux technologies et aux réseaux sociaux n’était pas égal pour toutes et tous, et ce, même dans des pays occidentaux, comme en Écosse où il y a des régions qui n’ont aucun accès à l’Internet.

La présence à l’ONU de la cohorte 2023 constitue la dernière étape du programme de formation à la traite des personnes CATHII — Université à l’ONU. Les participants.es doivent compléter des éléments d’évaluation et de bilan pour clore leur contribution.

Dans l’esprit de toutes et tous, ce programme CATHII – Université à l’ONU est très formateur et gagne à être connu. Déjà, certaines participantes entendent en parler à leurs collègues étudiants.es pour les inciter à s’inscrire à la prochaine cohorte. C’est bon signe!

*CSW – Commission sur le statut des femmes