Les familles de réfugiés syriens bien adaptées au Québec

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La visite récente de Mireille (Miray Alfreeh) Allaham et de ses deux enfants Mewra et Michou à la Maison Jésus-Marie a permis de vivre de beaux moments de retrouvailles avec les sœurs. Première famille de réfugiés syriens parrainés par un groupe du diocèse de Longueuil, dont les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), la jeune famille s’est bien intégrée à son pays d’adoption.

Photo récente de la famille Allaham, Mewra, Mireille, Mousa et Michou.

Désormais, tous citoyens canadiens, le père Mousa, ébéniste de profession, a lancé sa propre entreprise dans ce domaine. Il œuvre dans la fabrication de mobiliers de bureau, de cuisine et autres. La jeune famille a acheté sa maison et vit maintenant à Boisbriand. La mère de famille, Mireille travaille à temps partiel, pour lui donner le temps de s’occuper des enfants, âgés de 11 et 6 ans (le 30 juin prochain). Le petit dernier est d’ailleurs né au Québec.

Avec l’aide du groupe de parrainage de Longueuil, coordonné par Jacques Morin, une démarche pour faire venir la famille de la sœur de Mireille, est en cours. Cette dernière est composée de quatre personnes, dont la sœur nommée Pascal.

La famille Alhanout. On reconnaît Michel, Marcel, Antoinette et Élyas.

La situation est toute aussi positive pour la seconde famille de réfugiés syriens, devenus citoyens canadiens et résidant toujours à Longueuil. Le père Élyas Alhanout travaille à la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue depuis le début. Sa femme, Antoinette travaille dans un restaurant de la ville tandis que l’un des fils, Michel (Majed) poursuit ses études en médecine. Le second fils Marcel (Marvel) est sur le marché du travail dans l’industrie numérique. Une demande de parrainage est en cours également pour accueillir la famille de Mirna, fille d’Élyas et d’Antoinette. Le comité de parrainage de Longueuil accueillera ainsi au total, huit personnes avec ces deux nouvelles familles.

« La question de la langue se règle plus facilement lorsque les familles ont des enfants qui vont à l’école », soutient Jacques Morin, fier du parcours de ces deux familles qui ont démontré beaucoup de résilience.

L’apport du milieu est important pour faciliter l’intégration

Revenant sur cette expérience auprès des réfugiés syriens, Jacques Morin n’hésite pas à souligner que « l’apport des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) a énormément simplifié les choses dans les démarches de parrainage des deux familles syriennes. »

Cette contribution a pris diverses formes, du matériel aux encouragements, à l’accueil et à un soutien financier.  « J’ai toujours senti que toutes les sœurs, des plus jeunes aux plus âgées, des plus alertes aux plus limitées par la maladie, étaient impliquées et fières de ce projet.  Les familles et le groupe parrain, leur doivent beaucoup », ajoute-t-il. Cet appui est encore bien concret dans les démarches de parrainage en cours. 

Jacques Morin, coordonnateur du comité de parrainage des réfugiés à Longueuil lors d’une rencontre officialisant la prise de position collective en faveur des migrants des SNJM en octobre 2017.

Depuis l’arrivée des familles de réfugiés en 2016-2017, quelques-unes des personnes du groupe de parrainage restent en lien étroit avec elles. « Ce sont devenus des amis », admet Jacques Morin qui reste très engagé auprès des migrants. Il anime d’ailleurs un groupe de francisation de huit étudiants au Carrefour Le Moutier.

Pour favoriser l’intégration de ces personnes aux parcours différents, il a mis sur pied un projet interculturel et intergénérationnel en collaboration avec les personnes de la résidence Paul-Pratt, à Longueuil. « Ça prend un milieu pour accueillir et favoriser des rencontres communautaires plus personnelles avec les migrants », affirme-t-il. Son projet vient répondre à la quasi-absence d’occasions pour ces migrants de rencontrer des Québécois francophones et tisser des liens.

Lors d’une récente rencontre entre les étudiants et les personnes de la Résidence Paul-Pratt, il a été particulièrement ému par la scène où les participants.es échangeaient de gros câlins à la fin de l’activité. Cela illustrait bien comment des rencontres de ce genre sont importantes autant pour les migrants que pour les citoyens d’ici.