Toutes appelées à un leadership transformateur

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Plusieurs éléments de la conférence de Sr Pat Murray, ibvm, au 35e Chapitre général des SNJM ont retenu l’attention des sœurs, personnes affiliées et partenaires présents. Faisant référence aux événements mondiaux et à leurs impacts sur la société mondiale et la vie religieuse contemporaine, la conférencière y voit une invitation à deux mouvements « d’abord à aller plus profondément en nous et ensuite à étendre l’étreinte de nos vies aux besoins de notre monde… »

En lien avec le thème « l’Appel de nos vies! », la conférencière a proposé de se pencher sur quatre aspects qu’elle relie à une démarche que chacune peut entreprendre pour un leadership transformateur :

  • En reconnaissant les blessures
  • En favorisant l’interculturalité
  • En pratiquant une hospitalité radicale
  • En construisant une fraternité et une sororité mondiales

Ses propos ont eu un écho chez les sœurs SNJM observatrices appelées à en discuter. « Nous sommes invitées à reconstruire nos rapports à soi, aux autres et à Dieu », a dit une participante tout en insistant sur la nécessité de « creuser plus loin ». D’autres ont fait ressortir l’importance de l’écoute en rappelant qu’on « ne savait pas s’écouter, ni écouter le monde, sans juger le monde. »

L’importance de l’écoute auprès de toutes les personnes, en particulier des personnes souffrantes s’avère tout aussi essentielle. « Il nous faut être plus attentives aux personnes qui vivent des choses difficiles, qui ont des souffrances cachées et qui ne se sentent pas assez comprises. »

Découvrir la culture des autres

La question de l’interculturalité a fait ressortir le privilège d’être en contact régulier avec des personnes de nationalités différentes, notamment à la Maison Jésus-Marie (MJM). Un privilège qui nécessite de faire preuve de créativité afin de mieux connaître la culture de chacune pour découvrir ce que cache la pointe de l’iceberg. Il en est de même dans l’hospitalité envers les étrangers et les personnes dans le besoin.

Certaines sont réconfortées de savoir qu’elles partagent les mêmes défis et réalités et que, par leurs « petits actes au quotidien », elles participent à construire ce renouveau. Des actions qui tiennent compte évidemment des limites de chacune et du contexte, mais qui sont toujours pertinentes.

En s’appuyant sur les paroles et les agissements du pape François dans son intervention, Sr Pat Murray, a fait ressortir les attitudes de ce dernier et le souffle qu’il inspire dans ce voyage en faveur de la création d’une Église synodale. Des propos qui ont résonné auprès des sœurs, comme la capacité du pape à reconnaître ses erreurs, à faire preuve de plus de compassion et de bonté, à exprimer une bienveillance, à soutenir les démunis et à écouter.

La place des femmes dans l’Église

La conférencière a rappelé le travail de collaboration entre les congrégations religieuses féminines sous l’égide de l’Union internationale des supérieures générales (UISG) qui regroupe quelque 2000 communautés rassemblant plus de 700 000 religieuses dans le monde. Une collaboration plus étroite avec les homologues masculins a également débuté récemment.

Dans ce voyage en vue de construire une fraternité et une sororité mondiales, elle a aussi abordé le rôle des femmes et la place importante qu’elles jouent et pourraient jouer dans l’Église. En reconnaissant que plusieurs mesures avaient été prises pour accroître la place des femmes dans l’Église par le pape François, Sr Pat Murray a rappelé que même ce dernier a déclaré « que nous n’avons pas compris comment et pourquoi les femmes sont importantes dans l’Église. »

Comme l’a souligné une participante, les femmes ne sont pas acceptées d’emblée dans l’Église alors qu’elles ont des connaissances, des compétences et des expériences à partager. Malgré tout, plusieurs ont saisi l’occasion pour exprimer leur détermination « à partager leur charisme particulier. »

Sans pouvoir apporter une réponse précise à la question soulevée par une participante « Qu’est-ce que l’on peut faire pour changer des choses dans notre contexte actuel? », quelques-unes ont mentionné l’importance comme femmes religieuses de poursuivre leurs engagements où elles se trouvent : que ce soit auprès de comités d’accueil des réfugiés, au sein de conseils d’administration et en paroisses.

Sur ce point, comme pour la création d’une Église synodale, il faut sortir des sentiers battus. Sr Pat Murray a d’ailleurs ajouté avec une note d’optimisme « nous verrons s’épanouir la présence et le leadership des femmes. » Elle a conclu en insistant sur le fait que « nous ne pouvons répondre à l’appel de nos vies qu’en marchant ensemble, en partageant les lumières de l’Esprit saint, alors que nous avançons vers l’aube de demain. »