Rencontre de l’ARDF : Pleins feux sur la Marche mondiale des femmes 2020

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Les préparatifs de la Marche mondiale des femmes (MMF) à l’automne 2020 étaient au cœur de la rencontre de l’Association des Religieuses pour les Droits des Femmes (ARDF), tenue à Montréal, le 30 novembre dernier. La trentaine de personnes présentes a apprécié la teneur des deux exposés de la conférencière, Marie-France Benoît, participante active à la Coordination internationale de la Marche mondiale des femmes.

« Je n’aurais pas voulu manquer le témoignage de cette femme engagée depuis les tout débuts de la Marche mondiale des femmes (MMF) en 1998 », souligne Sr Claudette Bastien, snjm. « Elle a articulé aisément ce qui fait problème dans la vie des femmes : pauvreté, violence, insécurité alimentaire, environnement détruit par les changements climatiques, discrimination à l’égard des femmes immigrantes, etc. », ajoute-t-elle.

Madame Benoît a été conseillère syndicale au Service des relations du travail à la condition féminine à la CSN avant de devenir une militante de la Marche mondiale des femmes en 1998. Depuis elle est une participante active à la Coordination internationale de la Marche mondiale des femmes. Son rôle au sein de ce collectif l’a amenée à rencontrer des femmes militantes aux quatre coins du monde.

De Bilbao à Montréal, des femmes préparent la marche

Lors de ces rencontres dynamiques et très énergisantes qui réunit 130 personnes représentant autant de pays, Madame Benoît a l’opportunité de prendre le pouls de la conjoncture internationale avec la montée de la droite, le populisme, les guerres, l’environnement et les violences faites aux femmes. Elle a aussi souligné comment le mouvement « Moi aussi » ou « Me Too » se vit dans plusieurs régions du monde tout en libérant la parole des femmes pour nommer les situations de violence dont elles sont victimes.

Des grandes lignes d’actions pour la MMF de 2020 ont été adoptées à la suite de la rencontre de  Coordination, tenue à Bilbao, en pays basque en Espagne. La conférencière a ainsi confirmé le lancement des activités de cette nouvelle édition, le 8 mars prochain avec une conclusion prévue, le 17 octobre 2020. Le thème de nouvelle édition de la MMF n’a pas été confirmé officiellement encore. Il s’articulerait comme suit : « Nous résistons pour vivre… nous marchons pour transformer ».

Des revendications autour de 5 axes pour le Québec

Le deuxième exposé de Madame Benoît a porté davantage sur le travail de l’équipe de Coordination du Québec de la marche mondiale des femmes (CQMMF), composé de 38 groupes nationaux et régionaux de femmes. Elle a parlé de la démarche de consultation et surtout des revendications et énoncés qui ne sont pas encore définitifs, mais qui donne le ton à chacun des axes retenus :

  1. Lutte à la pauvreté : hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure ou l’obtention d’un salaire décent.
  2. Lutte aux violences sexuelles : campagne de sensibilisation contre les violences conjugales et les violences sexuelles.
  3. Changements climatiques: revendiquer la sécurité alimentaire en favorisant l’agriculture de proximité, l’éducation populaire et l’économie sociale.
  4. Femmes migrantes et immigrantes : lutter contre la discrimination systémique et améliorer les cours de français.
  5. Un cinquième axe rejoint les femmes autochtones, elles préparent présentement une revendication à partir des changements qu’elles souhaitent.

 Ce fut suivi d’un travail en ateliers où les participantes ont partagé sur le « comment nous engager personnellement et communautairement pour appuyer les revendications proposées. » Même si cette deuxième partie a été trop courte au goût de celles-ci, elle a été fructueuse par la diversité des pistes d’actions dont en voici quelques-unes :

  • Travailler à la conscientisation avec les organismes de nos quartiers.
  • Travailler avec la FADOQ et les grands-mères, en vue d’une meilleure conscientisation au 8 mars et à la MMF.
  • Participer à des activités de sensibilisation en lien avec les violences de toutes sortes.
  • Apporter un soutien financier, particulièrement par le Comité des dons de la CRC, aux Tables de femmes pour qu’elles puissent participer plus largement à la Marche.

Des propos stimulants

« Les exposés de Madame Benoît nous ont bien préparées à réfléchir sur les divers axes de revendications de la Marche mondiale des femmes », mentionne pour sa part, Sr Constance Létourneau, snjm. « Cette journée de formation de l’ARDF a été très enrichissante et stimulante. Elle m’incite à persévérer et à continuer à m’engager avec le groupe. »

La présentation à un moment donné d’un petit quizz sur la Marche mondiale des femmes a complété à merveille la programmation de cette journée. Il a rappelé de nombreux souvenirs à plusieurs qui ont participé à l’une ou l’autre des diverses marches dont celle du Pain et des roses en 1995, qui a été la source d’inspiration de cette Marche mondiale des femmes. « Ce fut si bon de répondre à ce quizz… Les souvenirs étaient réjouissants! Stimulants! Motivants! », de s’exclamer Sr Lise Gagnon, snjm.

Du souffle pour persévérer

Cette dernière a également apprécié connaître les détails des échanges tenus dans le cadre des rencontres de préparation des Marches mondiales tenues au Brésil, Pérou, Philippines, New Delhi, Rwanda, Mozambique, Congo et Espagne (Bilbao). « J’ai aimé découvrir l’évolution comme groupes de femmes pour faire face au respect des cultures, de l’interculturalité, des situations sensibles comme l’excision, l’homosexualité vécus avec beaucoup de diversité selon les cultures… Comment apprendre à réagir dans le respect, la réflexion et la solidarité entre femmes? »

À la lumière des événements successifs de violence vécus au Québec ces derniers mois avec les décès de plusieurs mères de famille et le moratoire imposé par Développement et Paix à l’aide apportée à plusieurs organismes dont Fanm Deside (Femmes décidées en créole) en Haïti, les personnes présentes à la rencontre de l’ARDF étaient plus motivées que jamais à continuer.   « … Car le chemin de la libération des femmes est encore long! »